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DU SCHISME D'ANGLETERRE. 24\
il en fit sans doute durant tant d’années, étant archevéque, il les fit selon
les termes du pontifical , auxquels Henri ne changea rien non plus qu’a Ja
messe. I leur donna donc le pouvoir (a) « de ‘changer par Jeur sainte bé-
» nédiction le pain et le vin au corps ct au sang de Jésus-Christ, d’offrit
» le sacrifice, et de dire la messe tant pour les vivans que pour les morts ».
Tl eut été bien plus important de protester contre tant d’actes si contraires
au Luthéranisme , que contre le serment d’obéir au pape. Mais c'est que
Henri VUI, ‘qu'une protestation contre la primauté du pape noffensait pas,
naurait pas souffert les autres. C'est pourquoi Cranmer dissimule. Le voila
tout ensemble luthérien marié cachant ‘son mariage , archeyéque selon
le pontifical Romain, soumis au pape dont eh son cour il abhorrait Ja
puissance, disant la messe a laquelle il ne croyait pas, etdonnant pouvoir
dela dire; et cependant, selon M. Burnet, un sécond Athahase, un
second Cyrille, un des plus parfaits prélats qui fut jamais dans l'Kelise.
(b) Dés que Cranmer fut éleyé a Yarchevéché de Cantorbéri, il com-
men¢a a trayailler dans le parlement 4 déclarer la nullité du mariage: Dés
Yannée précdédente , cest-d-dire en 1552, le roi avait déja épousé Anne de
Boulen en sccret: elle était grosse ; et il était tems déclater. Larcheyéque;
qui mignorait pas ce secret, se signala en. cette rencomtre, ¢t témoigna
beaucoup de vigueur a flatter le roi. Par son autorité archiépiscopale il
lui écrivit une lettre grave sur son mariage incestueux ayec Catherine?
mariage, disaitil, qui scandalisait tout le monde, et lui déclarait que pout
lui il n’était pas résolu de souffrir plus long-tems un si grand scandale:
Voila un homme bien courageux , et un nouveau Jean-Baptiste. La-dessus
il cite Je roi et Ja reine deyant lui: on procéde : la reine ne comparait pas:
Yarchevéque par contumace déclara le mariage nul dés le commencement,
et noublia pas dans la sentence de prendre la qualité de légat du Saint-=
Sitge, selon la coutume des aroheveques de Cantorbéris M. Burnet uisihnue
quon crut par-la donner plus de force a la sentence } Cest-i-dire . que
Varcheyéque qui,en son coeur ne reconnaissait ni le Pape ni le Saint-Sigice,
youlait pour l'amour du roi prendre la qualité la plus fayorable a autoriser
ses_plaisirs. Cing jours.aprés , il. approuya le mariage secret d'Anne de
Boulen, quoique fait ayant qu’on edt prononcé sur la nullité de celui: de
Catherine ; et l'archevéque confirma une procédure si irréguliére. »
On sait assez la sentence définitive de Clément VII contre Ie roi d'An-
gleterre. Elle suivit de prés celle que Cranmer ayait donnée en sa fayeur.
Henri, qu’on ayait flatté dé quelque espérance du coté de la cour de Rome,
sétait soumis dé nouveau a la décision du Saint-Siége , méme depuis le
jugement de, Yarchevéque., Je n'ai. pas besoin: de raconiter jusqua quel
exces de colére il fut transporté: M. Burnet ayoue lui-méitie qu’ ne garda
aucune mesure, dans son ressentiment. Alors comiiencérent les supplices
indifféremmient contre Jes Catholiques et les Protestans ; et Henri devint le
plus sanguinaire de tous les princes. Mais la date est remarquable. « Nous
» ne yoyons nullement,.dit M. Burnet , que la cruauté lui ait été natus
» relle : ila régné vingt~cing ans.sans faire mourir autre personne pour
» crime d'Etat.», que deux hommes dont leé supplice ne peut Jui étre
reproché. Dans les dix derniéres années de sa vie il ne garda , dit (c) le
a) Pontif. Rom. , in Ordin. Presbyt
3 M. de Meaux, ubi sup., §. XT.
fe) L.U, p. 199.
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