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DES PRAT‘IQUES>SUPEl‘S’rl]‘IEUSES. 325
:'o‘iii'1i‘s"il(:i'iioiis (iui touruiemem les amos dans
le Plll‘t;.l10lf‘8. Celia sc pcut jnsiifierparce que le
v6n&i‘al)leB‘e(lc( 1 ) rn portc de saint Fursi, ex
‘par le Iginioigiinge dc Euillaumc alibdde Saint-
Thierri dc Reims, (2) et (le Denis le Char-
treux ( 5 C’esi dunsce double sens que l’EgIise
demande pour les morts, que leurs ames soient
deliviities 'de la gueule du dc':mon;qui les tour-
mente dams le purgatoire. '
Ne absorbent ms Tarlarus. L’enfer, ou le
lieu leplus profuud dc 1';-nfer’, s'appelle en‘La-
lin Tartarus, du Grcc npzivreiv, qui si-
gnifiotrozibler, parce qu’en enfer il n’y a que
lrouhle,ique'coufusion , qifhorreur, que desor-
dre , selon (5)Ie langage del’Ecriiui'e. Ici Tarta-
rus se prend dans le meme sens que l’on a pris
ci-devant Infernus , pour un lieu souterrain ,
tel qiue le purgatoire. Dc sorlc que quan(l'Eglise
demande ii Dieu pour lcs (lil'I(‘S des defunis , que
l’enfer, oulelieu lc plus profond de l’eufer ne
les englouiisse pas, elle Ie prie de les soulagier
des inquietudes ct dcs peines d'esprit qui es
accablent dzins lc purgatoire , et de lcs en deli-
vrer an lutdt , aiusi que saint Antonin vient de
wnous Ie ( re.
Ne cadant in obscurum, ou in absvura tene-
brarum lam. Puisque le pur atoire est un lieu
souterrain , il est asscz nature de dire, qu’il est
obscur et tenebrcux, et par consequent (1u’il est
ce lieu obscur et te'rze'breux dont il est ici parle.
L’Eglisc ne demande pas par ces paroles que
les ames des defuuts ii’y tombent pas, puisque
cc qui recede marque qu'elles y sont deja tom-
bees. E le ne dcmande pas non plus tilulelles ne
tomhent pas du purgatoire dans l’en er, P3???
qu’elle sait qu’ellcs ont e'te assurees do In deli-
vrance des peiues de l'enfer dansle Augement
parliculier , ct <1u'elles ne sortiront u urgin-
toire que poura ler an Ciel. Elle deman e sen-
lement qu’elles ne restent pasdavantage dans
ce lieu obscur ct tenebreux oh elles sont , e’est-
a-dire dans le purgatoire, mais que saint Miehel
les repifasente an plutot dans sa lumiere sziinte
ui a as promise in Abraham et 51 sa posierite.
Voilii Yexplication des metziphores et des pa-
roles hypc1‘])oliq1ies ct outrecs (s’il est pertnls
de 18 dire) dont l’Eglise se sert dans l’ofl'ert0ire
de la messe des morts, our nous inspircr des
senlimeus de crainie et He frayeur des iugemens
de Dieu; pour nous fairc ressouvenir au 111&n1e-
terns qu’un jour viendra que nous aurons besoin
pour nous-m(‘:mes de la miseiricorde que nous
lni dcmandons en'faveur des niorts; ct our
nous reprtisenter la grandeur et l’imniensite des
peiues quc les amcs des iusles soufirent dans le
urgatoire : peines qui , au sentiment des saints
eras, sont inconiparablement plus sensihles,
plusrigoureuses et plus insupportables
in istarn regionem . et ViLlBl)0 visionem hanc grandemp,
quomodo pius pater glorilicandos filios in manu tcntatoris
reliiiquat, non ail occisimirin , sod ad pur alionenlz non
ad iram , sed a-d lIilSI?riCOI:'(llam: non ad estruclionern ,
sed ad instructionem :.ut lain rlDn‘SHlf vasa irna apta in
interitum , sad vasa miseriitordiic pm paratn ad rcgnum.
(I) L. 5‘HISi. gcnl. Angler. c. ig.
(2) i. Vit. S. Iicrnar. c i5.
(5) L. dc 4. noviss. art. 47 et seqq.
’ ( ) Voy. une Elyniologie plus nalurelle ct plus conve-
nable de ce mot daus Ia note de M. le Clerc , sur le vers
I it) de la Theogchie rfllesiode. - ‘
Z5) Ubi nullus ordo , sod sempitcrnus horror in-
Iiabitat. p > I .
‘ ln a . ’ . In P531. 5. mnit. uamvis salvi er
( ) P J7 I’ . . . P
ignem(di'I mint xiugustiri) graviortamen ignis il e ,quan1
Tome XII. - 2”. (lcs Supcrst.
. x
que routes celles que nous pouvons enilurer en
cette vie. Mais au reste , pour revcnir a notrc
sujct, on n'avancera rien contre la sainc doc-
trine, quand on dira qu'on ne pout celvibrer
ni faire celebrer le sacrifice de la mcsse pour
Ies damnes, sans tomber dans la superstition
du faux culte , et de Yobscrvance des clioscs
sacrees.
La vc'rite veut qu'on orle lc memcjugcmcnt
des enfans morts sans apteme , puisquc tres-
certainement ils souffrent au moins la peine du
dam , qui consistc clans In privaiioiide Dieu, ct
Eue (7? saint Augustin entre plusieurs l"eres
e l’Eg ise, nc les croit pas meme 51 Convert do
In peine du sens. ‘
C H A P I T I1 E X 1.
Suite du me‘me sujet.
QumQiinl’in1ention gemfrale de Plfglise, dams toutcs les
Messes , suit de prier pour les vivans ct pour lcs morls .
on ne dit point lle Messes des Moris pour les' vivzins.
Quelques tl1e'ologiens ependant et quelques canonislcs
estiment qu’on en peut dire, et cet usage scmblc au-
torise par quelques exemples. Mais on ne le saurait faire
sans lumber dans la superstition du faux culte , du culle
superflu et de Pobservancc des choses sacre'es. Le Pnpe
ne dit point de Messe soleunelle pour les morls. Un
pretre disait tous les jours la Messe des Moria. et un
autre celle de la tresssainte Vierge. On peut anticiper
pendant sa vie les Masses et les autres suifrages qu’on
attend des vivans apries sa mort . pourvu quc ccs
Masses ne soieut point des Masses des Morls. liaisons
de cela tire'es de Gerson. On peut aussi dire dc:
Messes des Morts pour les yivans quc l’on croit morls,
el il y a des examples de cet usage dans les Ecrivains
Ecclesiastiques. Dire des Masses des moris pour les
vivans, 5 dessein de leur causer la mort, c'est une
superstition execrable coudsmnee par le dix-scpiikme
Concile de Tolede.
. L’iNTi;NT1oN gene:-ale de 1’Eg1ise dans toutcs
les messes qu’ellc celebre , est de pricr pour les
vivans ct pour les morts. Saint Thomas (8)
l’assure positivement dans un de ses Opusculcs,
lorsqu’il dit , que le sacrifice de Yziutel est oflbrt
dans l’Eglisc pour lcs vivans et pour les morts,
afin que comme il a mi institue' pour le salut dc
tout le monde, : il soit avamageux ii tout le
uidquid potest homo pati.iu hac vita. E! saint Gre’gai’n:
(-2 Grand: lllum transitorium ignexn omui tribulnlione
praesenti exislimo intolerabiliorciu.
(7) Serm. I4: de verbis apop-st. c. 5 et 4. lfe vivis et
mortuis judicabitur ( dit ce saint doc-lezuj) alii erunt ad
dextram, alii ad sinistram : non novi alum] ...... .. Quid
erit in sinislra ? Its in ignem s1’!.ernum. In dexlcra ,
ad regnum utique ceternum, in simstrn! in ig-nem IP18!‘-
num. Qui non in dextra rocul dubio in Slnlhlra.‘::l"gt?
qui non in regno, procul ub'io in ignem mu-rnuin. (Jnrto
liabere non potesl vitam etcrnam,qui non baptizniur. hon
erit in dextra , id est, in regno non erit.‘ViIan-i arlernain
computas ignem sempiternurn] El de ipsa vita zrlerna
audi expressius, quia niliilaliud est regnum qnani vita
;eterna. Priiis regnum nominavit, sad in dexleris , ignem
a-ternum in sinistris. Exirema aulein scntenlia ul do-
ceret quid sit regnum, ct quid sit ignis azteruus. Tunc
( inquit) alzilmnl isli in combustronern telernqni gjusti
aulem in vimm telernam. Ecce exposuit tiln quid sit reg-
uuin , at quid ignis aaternus : utlquando conliteris parvu-
lumnon fuluruininregno.f'a!eansfuturum in ignem anter-
num. Regnum enim c<z2lorum.et vita a:terna. I
(8) Opuscul. 47. Qfferhir in Ecclesiapro viviset1nor-
tuis, ut omnibus pi-osit , quod est pro salute omnium ins-
titntum.
82,
Vrizwwpouew-ravlviv mm v1Wi'iii’”“K"R$'4"9?>vuA M... x.