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Cliches P, Nadav,
LB DIABLE (M. Fugere)
OPERA-COMIQUE. — GRISELIDIS
AUTOUR DE LA
PIECE
Une Répétition de « Grisélidis »
ini trois quarts, en scene: Grisélidis, porte le tableau.
La scéne, 4 demi assoupie sous la clarté d’une
lampe électrique, s'anime a l’arrivée des machinistes,
électriciens, garcons d’accessoires ; puis paraissent les
régisscurs et les premiers artistes habillés : on attend heure.
Dans la fosse, les pupitres s’éclairent, les musiciens prennent
place : on arrange des partics; des accords, de vifs coups
d’archet; une note aigué, Je tout dominant un léger brouhaha
qui forme accompagnement, et l’orchestre est prét... M. Mes-
sager monte au pupitre.
Ce pendant, sur le plateau, quelqu’un arrive qui se place prés
de la rampe, le dos au trou du soufileur, embrasse d'un regard
touf le décor, donne des ordres, rectitie un arrangement, modifie
la situation d’un meuble, échange quelques mots avec les régis-
seurs, demande : « Peut-on commencer ? », puis, apres réponse
affirmative, quitte la scéne et va dans la salle: c'est M. Carré.
Dans la salle, quelques personnes : M. Massenet, qui se tient
ordinairement dans le couloir du milieu des fauteuils d’or-
chestre, MM. Morand, Jusseaume, Bianchini, les artistes qui
n'ont pas a paraitre.
On charge V'avant-scéne. M. Messager léve son baton : la
répétition commence.
Tandis que joue l’orchestre, Massenet fait Jes cent pas, scan-
dant le rythme d’un geste des mains ou battant la mesure. Tout
a coup il court au pupitre, arréte l’orchestre, fait une obser-
vation : on recommence. Et, debout, le veston ouvert, les mains
au gilet, Massenet écoute, tandis que Messager conduit, d’un
mouvement sobre et décisif.
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Profitant de l’'arrét, M. Carré fait une observation, indique
une attitude, une passade, un geste nouveaux. Ou bien, dun
endroit quelconque, sa voix sonne comme un appel de clairon,
surmonte lorchestre, et un: « Ce n’est pas ga! » suspend l’ac-
tion... Deux secondes se passent; on entend: « ‘Attendez, je
viens...» Deux minutes : M. Carré surgit sur la scéne.
« Tenez, placez-vous 1a! », et le directeur exécute lui-méme le
mouvement. L’artiste le répéte. Quand il le réalise : « Vous
le voyez! de cette fagon, le jeu de scéne se rapporte au texte
et Ala musique... Maintenant on peut continuer », et M. Carré
retourne aux fauteuils de balcon de face, d’ot la mise en scéne
lui apparait plus complete.
On continue.
Dans les coulisses, les régisseurs surveillent les entrées,
notent les répliques musicales pour la lumiére ou les transfor-
mations de décors. Chaque soir, le tout est collationné, les notes
et les observations du directeur ajoutées, et les ordres sont
envoyés & chacun des services intéressés.
Les herses's’éteignent, les trainées et les portants dispa-
raissent et admirable décor du prologue semble se dissoudre
dans une demi-obscurité... Grisélidis, appuyée & la main du
prieur, le Marquis et sa suite de chasse : fauconniers et archers,
Alain, partent 4 travers les futaies; les pas adoucis parmi les
mousses ne troublent pas le chant des brises : le cortége s'est
évanoui. Le bois merveilleux, avec ses plans d’arbres successifs,
dont les tiges et les feuillages se reflétent en l'eau tranquille d'un
étang incendié de soleil, s’en va par morceaux. De ce tableau, si
sobre de composition, dont les figures, les personnages semblent