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Full Title
Dictionnaire classique des sciences naturelles [v.2] : présentant la définition, l'analyse et l'histoire de tous les-êtres qui composent les trois règnes, leur application générale aux arts, à l'agriculture, à la medicine, à l'èconomie domestique, etc.; résumant les travaux de Buffon, ... / par M. Drapiez
Author
Drapiez, Pierre Auguste Joseph, 1778-1856.
Date Added
10 January 2014
Language
French
Publish Date
1855
Publisher
Bruxelles : Meline, Cans et Ce
Source
Flora, Fauna, and the Human Form
Topic
Natural history > Dictionaries.
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Disclaimer of Liability Disclaimer of Endorsement
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' siasme avec les Orientaux pour cette hoisson. Des eta<
blissements semlilables a ceux de Constantinople et de
la Perse, ne tarderent point a se former a Paris; on“
leur donna le nom de cafes. Leur nomhre,d’al)ord peu
considerable, s'augmenta ensuite d‘une maniere gra-
duelle.
Les graines de Cafe devinrent alors une branehe im-
portante de commerce, a cause de la grands consom-
mation qui s‘en faisait en Europe. 011 desira connaitre
et se procurer l‘arbre qui produisait des fruits si deli-
cieux. Le Ilollandais Van Horn en acheta quelques pieds
a Moka et les transporta a Batavia en 1690. [Is reussi-
rent asscz bien. 11 en ’envoya un pied 3 Amsterdam vers
l‘annee 1710. Get individu, place dans les serres dn
Jardin de Botanique, se couvrit hientot de Henrs et de
fruits, dent les graines servirent a le multiplier. Un dc
ees pieds fut, vers cette epoque, envoye a Louis XIV, et
reussit parfaitement dans les serres du Jardin des Plan-
tes de Paris, 011 Pm ne tarda point a Ie multiplier. Le
gouvernement franeais coneut alors le grand projet
de naturaliser 1e Cafeier dans ses colonies des Indes-
Occidentales, et de eesser ainsi d'etre tributaire de l’e-
tranger pour cette denree devenue si importante dans
la balance du commerce. Trois jenncs pieds furent ex-
pedies pour la Martinique, et contie's aux soins du capi-
taine‘Duclieux. Deux de ces individus ne purent resister
a l’intemptErie et surtout a la seelieresse des vents pen-
dant la traversee qui fut longne et perilleuse, et le
troisieme ne dut sa conservation qu'aux privations que
le capitaine s‘imposa, en par-tageant sa ration d’eau
avee le jenne Cafeter, qui arriva sain et sanf a sa desti-
nation. Le climat de la Martinique fut tellement favo-
rable au jeune arbrisseau, qu’en pen d‘annees il devint
fort vigoureux, se eliargea de Ileurs et de fruits et s'y
multiplia d'une maniere prodigieuse.
Telle fut la source premiere des plantations immen-
ses de Cafeiers qui, depuis cette epoque, couvrent la
plupart des Antilles et font la ‘branche principale du
commerce de ces iles lointaines. Pen de temps apres,
le Cafeier fut egalement introduit a la Guiane franeaise
et aux iles de France et de Mascareigne, on il se natu-
ralisa avec une egale facilite. Les Franeais reconnurent
bientot la sagesse et‘l’importance dela mesure adoptee
par le gonvernement. Pen a pen 1e Cafe reeueilli dans
les Antilles, remplaga celui d’Orient , et aujonrd'hui
presque tontcelui qui se consomme en Europe, provient
de plants naturalises dans les diverses contrees du globe.
Cependant on doit avouer que la qualite la plus recher-
chee, la plus suave et la plus chere estencore eelle que
l'on tire des environs de Moka.
On distingue dans le commerce plusieurs sortes ou
varietes de Cafe, surtout d'apres les pays on il est re-
colte. Les principales sent: ‘10 le Cafe Moira, que l’on
tire de l‘Arabie lleureuse. Son grain est petit, generale-
ment nrrondi, parec qu’une des deux graiues renfer-
mees dans la cerise avorte. C‘est la sorte la plus elnEre,
la plus estimee; elle reunit a la fois une saveur exquise
et un arome delicieux; ‘20 le Cafe de Cayenne, encore
pen re’pandu dans le commerce on il est fort estime.
C’est, a co qu’il parait, nne des meilleures;-50 le Cafe
Bourbon. On appelle ainsi celui qu’on recolle dans les
‘C A F
iles de France et de Maseareigne. Son grain est gros.
jaunbtre, et son arome fort developpe; c‘est surtout
dans lc quartier qu‘on appelle le Bois de Netlc que $9
recolte la meilleure qualite, qui ne le cede en rien all
Cafe de Mo‘ka, et que l'ou appreeierait autant, s‘il n‘e-
tait reeu en France de depreeier nos propres richesses;
40 le Cafe' illm'lz'nfque; il ale grain moyen, une tcinte
verdatre; il est surtout amer et astringent; en sorte
que le melange dn Cafe Bourbon et dn Cafe Martini-
que, toi'refies separement et a des degres differents,
forme une boisson des plus (lelieieuses.
Avant de parler de la culture du Cafeier et de la rt?-
colte de ses fruits, ajontons quelques mots sur ses usa-
ges. Le liasard revela, (lit-0n, les proprietes du Cafe-
Les Arahes remarquerent queles ChBVres qui broutaient
ees fruits etaient plus vivcs et plus entreprenantes. Le
mollach Chadely fut, suivant quelquesAnns, le premier
Arahe qni en fit usage, afin do so tenir'eveille pendilllt
ses prieres nocturnes; ses derviclies voulurent imiter
son exemple, et le leur cutraina bientdt ceux meme qlli
n'ava‘ient pas besoin de se tenir eveilles.
L‘infusion de Cafe couvenablemeut torretie, est une
liqueur exquise, qni stimule tous les organes dc l‘eco-
nomie animale. Elle a tous les avautages des liqueurs
spirituouses , par la stimulation vive et instantane’e
’qn'elle determine; mais elle‘ n’est jamais snivie (les
memes accidents, c‘est-a-dire des vertiges et do ['1-
vresse. Prise chaude, elle fait naitre dans l‘estomac une
sensation) de bien-elre, qui ne tarde pas a reagir sur
tout l'organisme. L'e systeme museulaire et surtout le
cerveau en reeoivent une intiuenee particniliere. De 13
la force, l‘agilite, dont se sent ponetre celui qui a fail
usage de cette boisson. Les facultes sensitives et intel-
lectuelles sont plus vives, plus exaltees; l‘imagina-
tion est plus riante, la pensee plus rapide , l‘elocution
plus facile; en un mot tous les travaux de l’esprit sont
plus prompts et plus parfaits. Aussi est-ee a juste titre
que l’on a nomme le Cafe une‘hoisson intellectuelle.
Nousne parlerons point icidel’emploi du care dans la
tlierapeutique. L’action tonique et stimulante qu‘il pos-
sede, les changements qn’il determine dans l’eeonomie
animale, rendent assez bien raisou de ses bons elfets
dans certains cas de tievre on d‘autres maladies come
pliquees d‘un etatde faiblesse et de prostration. 0n l’a
employetantot apres l‘avoir torrefie eten en preparant
une infusion tresehnrge'e,3 laquelle on ajoute quelipie<
fois le jus d’un eitron; tantot 2: Nut de erudite. Le
doetenr Grindel en a fait usage dans ce dernier etat, et
le considere comme nn medicament essentiellenient t0-
nique et fe’brifuge,qne1‘on peutopposeravec avantage
a l'ecoree du Peron. Ce medeein l'administrait, soit en
poudre, a la (lose d’nn serupule, repetee plusieurs fois
dans la journee, soil on faisant bouillir une once de ees
graines dans dix-liuit onees d‘eau, jusqu’a reduction
desdeux tiers. Mais dans tous les cas, on no pent espe-
rer retirer quelque fruit du Cafe administre comme
medicament, que chez les individus qui n‘en font point
habituellement usage. -
Les graincs dn Cafeier on! as analyst-50s par plusieurs
ellimistes. Cadet de Gassiconrt a trouve, dans ees grai-
nes non torreliees, un principe aromatique particulier,