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SUR LES SCHISMES. 153
rleurement ils aient été baptisés , et aient recu les autres Sacremens, ils
n'ont jamais été membres’ de THiglise. 4. Que les réprouyés sont tellement
prédestinés au-‘mal, iqu'aucun deux ne peut jamais ¢tre sauvé. 5. Que la
prédestination des réprouyés'd leur perte est aussi irréyocable que Dieu
est: inmuable. 6. Que Dieu et les Saints se réjouissent dela perte des ré-
prouvés. A cette doctrine Hinemar opposa quatre Articles, qui furent recus
et souscrits par Y'assemblée tenue 4 Quiercy en 853, et confirmés ensuite
par un ‘concile assemblé la méme ‘année a 'Verberie. Mais dans un concile
de Valence tenu deux ans apres par Remi, archeyéque de Lyon, ces quatre
Articles furent réfutés par six autres , approuvés en 859 par les conciles de
Langres et de Sayoniéres: « Nous n/avons point dans ce neuyiéme siécle, (a)
» dit M: Fleuri, de décision autentique touchant la grace et la_prédesti-
» nation, que ces six canons publiés en trois conciles ;' car nous ne voyons
> point que la mati¢re ait été agitée en un concile postérieur : ‘au contraire,
il semble que ces six canons aient été confirmés 4 Rome, puisqu'un Anna-
liste du tems: dit sur cette année: 85g : (6) Le pape Nicolas confirme Ja
doctrine Catholique touchant la grace de Dieu et Je libre: arbitre ;: la
yérité de‘ la-double prédestination , et le sang de Jésus-Christ répandu
pour tous les croyans :».
Ce fut aussi vers Je milieu du neuyiéme siécle , qu'on commenca A ré-
pandre quelques erreurs au sujet de I'Eucharistie.: Jusques-1a la ‘foi: de
VEglise avait été constante et uniforme sur cette matiére: Mais, vers l'an 859,
Jean Scot dont nousyenons de parler , écrivant contre Paschase Ratbert,
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abbé de Corbie , qui, quelques années auparayant avait composé un traité’
de l'Eucharistie , ‘osa avancer: que le sacrement de lautel (¢ ) n'est pas le
yrai sang du Seigneur , mais seulement la mémoire du’ vrai corps et du
‘ -yrai sang. Ce livre de Jean Scot, qui ne se trouve plus, occasionna alors
plusieurs disputes: entre les) Catholiques , dont aucune cependant n‘inté-
ressait ‘Vessenticl ‘de la‘ foi dont tout le monde: conyenait également. Ce
ne fut que vers le milieu de Yonziéme siécle , \que Bérenger ressuscita les
erreurs de Scot; et osa nier publiquement Ja présence de Jésus-Christ dans
YEucharistie. ; ;
Bérenger enseignait alors 4 Tours. Chagrin de voir que tous ses écoliers
Yabandonnaient pour aller prendre des lecons de Lanfranc, moine du Bec
en Normandie , il se mit 4-publier des opinions singuli¢res de théologie ';
auxquelles il n’avait pas fait tant attention dans sa jeunesse. I] cherchait
les dogmes qui’ par leur nouyeauté pouyaient le faire admirer , et lui at-
tirer des disciples. Cest ainsi que M. Fleuri (d)) parle de‘ cet hérétique ;
et deTorigine de ses erreurs; et ce témoignage est confirmé: par un auteur
contemporain (e) qui écrivit contre Bérenger j'et qui nous donne’ une idée
assez exacte de son génie et de sa doctrine pour que nous croyons deyoir
insérer ici ce qu'il: en ‘rapporte. - a
1] commence par le ‘portrait de Bérenger.: Ktant, dit-il, dans les écoles,'
il faisait peu de cas des sentimens de'son maitre , comptait pour rien ceux
(a) Hist. Eoclés., Tome X, L. XU.
(b) Annal. Bertin.
(c) Ibid. , an. 855.
d) Hist. Ecclés., Tome XI, L. 59. ; : .
‘ Guimont, moine de la Croix-Saint-Leufroi, dans le diocese d Evreux. Voyez Bibl. PP.
Paris, Tome VI, p. 325. 5
Tome LX. 9
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