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CONFORMES A CELLES DES GRECS ET ROMAINS. 59
perce les yins nouveaux , et en buyaient ayec excés, comme Plutarque (a)
Va remarqué au III* Livre de ses Propos de. Table, ,
Hérodote dit au second liyre de son Histoire que les. Mgyptiens faisaient
tous les ans une féte dont la cérémonie était dallumer toute la nuit des
flambeaux , et de s’en seryir A faire des illuminations autour des maisons:
Ils appelaient cette cérémonie « la, Féte des flambeaux: Cette solennité ,
dit Baronius l’an 58, Parag. 28, est aussi observée parmi nous, eta ¢té trans-
férée dla féte de YAscension ».
En certaines fétes les Paens ornaicnt de feuilles et de fleurs. leurs tem-
ples et leurs maisons ; et cest ce que les Chrétiens des premiers 'siécles
ayaient en horreur, principalement parce. c’était une coutume paienne , dit
(8) Tertullien de Cor. Militis ,Cap.13; et deIdolol.,Cap..15.Aujourdhuilon
nest pas si scrupuleux; et sur cela le cardinal Baronius dit, Ann. ‘58,
fol. 29 ,.« que plusieurs ne pouvant s’‘empécher de pratiquer cette céré-
monie, il semble qu'elle a été introduite fort 4. propos au culte de Ja yraie
religion ».
Mais yoici une.imitation bien pire que les précédentes , c'est celle des
anciennes Saturnales rétablies ajourd'hui par le carnayal. J] ne.se_ faisait
aucune extravagance alors dont celui-ci ne renouyelle Yexemple. On se dé-
_ guisait aux Saturnales d'une maniére monstrueuse en bétes, etc. , etla méme
chose se fait depuis long-tems parmi les Chrétiens. Sur cela je rapporterai
une chose arriyée en France.
Sous le régne de Charles VI on fit 4 Ja Cour une mascarade ot les mas:
ques parurent tous déguisés d'une maniére extraordinaire ; les uns en sau-
yages , les autres en betes féroces, etc. Leurs habits étaient, dit-on, faits
de toile poissée ou goudronnée , sur laquelle , par Je moyen de cette poix,
étaient attachées des étoupes disposées de telle maniére qu’elles imitaient
les peaux dours , et d'autres animaux féroces. Cette mascarade , dinyention
nouvelle , plut au roi. I] youlut étre dela partic; et entra dans la salle du
bal a la téte de tous ces masques , qui Ctaient , ajoute-t-on , ‘attachés les
uns aux autres , apparemment pour rendre le spectacle plus singulier. Quoi
quil en soit, cette mascarade burlesque cut une fin des plus tragiques.par
Yimprudence du; duce d’Orléans , qui, pour reconnaitre les masques, fit ap-
procher si prés de T'un deux le flambeau d'un de ses pages, que le feu
prit 4 Phabit; et gagnant de lund lautre , consuma une partie de ces mal-
heareux ayant quon put les secourir (¢ ).
(a) Disons ict qué cette comparaison de la Fete de Saint-Martin aux Bacchanales est peu ju-
dicieuse. La premiere n'est que par hasard, pour ainsi dire , une féte de débauche et d’ivrogne-
rie; Cest une suite de la. circonstance et de la saison, qui est le tems des yendanges. Pour les
Bacchanales, elles ont été destinées et consacrées aux réjouissances , aux débauches,. etc.
quwexcite Je vin nouveau. En un mot , celles-ci ont été instituées pour honorer le Dieu du vin;
et Pautre, qu’on avait établie pour honorer un Saint qui n'a aucun rapport a Bacchus, le désho-
nore au contraire par des exces peu conyenables 4 un Saint.
(6) Outre que cette raison s'accorde au génie de Tertullien, il était nécessaire; dans ces pre-
miers tems du Christianisme , de donner de l'ayersion aux prosé¢lytes et aux Chrétiens , formés au
milieu de l'idolatric ; beaucoup d’éloignement pour tout ce qui pouyait les y porter, et les enga-
gera prendre part aux divertissemens des Idolatres. Mais , aprés tout, quel crime y a-t-il a parer
Tes temples et és maisons de festons et de feuillages? Est-on plus comparable aux Paiens sur cet
article qu’aux Juifs , qui ont fait autrefois et font encore la méme chose, sans qu’on leur en ait
jamais fait un crime? ; a : . ca
¢): Le dissertateur racontait cet éyénement en vrai style d’Allobroge. C’est pourquoi j'ai cru
le devoir un peu raccommoder, Peut-étre auraitil mieux fait de ne le pas metire; car a quo
sert-il ici? . : ;
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