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AVIS AU LECTEUR,
Pan J. F. BERNARD.
J E publiai en année 1741 le plan d’un ouvrage dont voici le titre : Usages
de la Vie Civile dans lesquels on trouve chez tous les peuple du: monde ,
un rapport indirect a la‘Religion , représentés par des figures exactement
dessinées et gravées suivant Je gout et la méthode de Bernard Picart le
Romain; avec des Dissertations historiques. qui décrivent et expliquent ‘ce
quil y a de singulier dans ces Usages- Pour ne pas manquer de. paroie au,
public, aprés lui avoir promis que le volume qui traite de la Religion: des
Mahomeétans serait le dernier des Cérémonies , je-lui avais proposé , peu de:
tems apres, les Usages comme un ouvrage arbitraire:, et dépendant ou indé-
pendant des Cérémonies , selon quwil lui plairait dele regarder..En effet’,
si lon voulait se borner uniquement & ce qu'on doit appeler Cérémonies et
Coutumes Religieuses , descriptions des Religions du Monde , il ne faudrait
que les sept volumes que j’ai publiés sur ces matiéres pour avoir un recueil
complet ; et pour lors on n’aurait plus besoin de. cet.autre Recueil:d’ Usages
qui se rapportent indirectement & la Religion. Mais sil’on vient & considérer
quil y a toujours quelque. chose de religieux. dans certains Usages de la
vie civile., comme, par. exemple, dans les procédures de justice ; sil’on veut
bien faire attention & la premiére origine de plusieurs autres, qui, avec plus
ou moins de recherches ;. peuvent étre amenés de prés ou de loin ala Reli-
gion, comme les Cérémonies de Table, divers jeux et divers. exercices an-
ciens et modernes ; si enfin Von veut faire quelque réflexion sur un. grand
nombre de folies mélées i des usages et a des plaisirs profanes , qu'on n’a
pas. eu honte @honorer du.nom d’actes de. Religion , quelque: licentieuses
qu elles fussent : lon ne manquera pas de convenir qu'un Recueil d'Usages,
ow il s’en trouve tant de mélés avec de telles folies , doit se joindre néces-
sairement & celui des Cérémonies Religieuses.
Quoi quil en soit , ces raisons , et la décision de plusieurs personnes trés-
sensées et tres-éclairées , m’ont déterminé & donner dans un neuviéme volume
une partic de ces Usages ; et dans ce volume je. me suis uniquement attaché
& ceux qui ont été long-tems l'article essentiel de la dévotion du peuple. Na-
turellement enclin & ce qui amuse les sens , et trop peu éclairé pur lurméme
pour re, arder autrement gue comme une ombre de Religion ce qui n’est que
cpirituel, il n’a jamais négligé les occasions quil a trouvées d’yassocier ce
que les usages et les plaisirs ordinaires de la vie civile pouvaient lui offrir
damusant, sans méme y oublier le déréglement : croyant sans doute le sanc-
tifier en le faisant entrer dans. le culte religieux. C'est ainsi.que dans le
Christianisme,, et auparavant dans le Judaisme ; la Religion a été forcée ,
pour ainsi dire, de recevoir pendant-un tems Pextravagance et labsurdité
que les Paiens mois éclairés que les Chrétiens. ni les Juifs. regardaient
comme la partie essentielle de leurs mysteres.
C'est des déréglemens et du libertinage de ces Usages que Von pourra
s’instruire, par la lecture des piéces qui composent la seconde partie de ce
volume. Ces piéces sont au nombre de six. La premiére est un ouvrage trés-
curieux donné ci-devant au public par M. Du T illiot, sous le titre de Mé-
moires pour seryir & VHistoire dela Féte des Foux , qui se faisait autrefois
dans plusieurs églises. Cet ouvrage plein de recherches Instructives et
agréables, est dédié a M. le président Bouhier. Je me Suis fait un point d’hon-~
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