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4200 | ‘DISSERTATION SUR LUSAGE
usages que les Romains dont nous yenons de parler, et fon en remarque
autant des Spartiates. C’est ainsi que les usages peuyent varicr plus ou
moins en changeant de lieu, :, mais le principe qui lés a commencés ‘est
- toujours le méme. Passons aux Bacchanales.. oras hele
~ Que les Grecs , et en particulier les Athéniens , aient eu plusieurs fetes
en lhonneur ‘de Bacchus, comme les Apaturies dans lesquelles il y avait
des jours de sacrifices 4 Jupiter, Minerve et Cérés; les. Ascholics’,. dans
lesquelles,on sautait 4 cloche-pied (a) sur des outres frottées d’huile ct
pleines de vin; les Oscophories ou Féte des Rameaux, et plusieurs au;
tres encore que les sayans ont peut-¢tre. multipliées mal 4 propos; qu’entre
_ Jes solennités instituées en honneur de Bacchus, Dieu tutélaire des yignes,
‘on ait distingué surtout deux différentes fétes, Yune des grands mystéres ,
Yautre des petits, et que ces différens mystéres aient, été plus ou moins reli+ .
‘gieusement célébrés, etc. , ce n’est pas 14 ce‘que je me propose de remarquer.
Les petits myst¢res renfermaient quelques autres fétes, entre lesquelles Ja
principale s'appelait Pithégia, ou V’ouyerture des tonneaux. Cette fete était ,
‘comme aujourd hui nos yendanges , une fete de bonne chére, ‘assortic de
ces plaisirs que la campagne autorise ; et.d’une joie folatre que la circons-
tance anime et rend libertine. On s'assemblait ayec ses yoisins , ses amis ct
‘ses ouyriers; et méme les esclaves étaient admis ces débauches qui-du-
raient toute la nuit. On faisait:en cérémonie Youverture des tonneaux ;
cest-a-dire, qu’on les mettait en perce en. seniyrant. Tels étaient.en gros
chez les Athéniens les plaisirs de ces petites Bacchanales , ou, sion yeut,
‘de ces petits mystéres de Bacchus. La féte finie , ’esclave , qui avait joui
de toute la liberté possible pendant sa durée. était mis: dechors~par. cette
formule; hors d'ici, (b ) Cariens;.la Féte de Bacchus est finie. Un sayant
(¢) a cru que Ja licence des Saturnales , des Bacchanales, ete: , et Ja fa-
miliarité des esclaves ayec leurs maitres étaient originaires des Juifs. I est
bien vrai qu’a l'occasion de la Pentecdte et de la féte des Tabernacles ,
Moise ordonne. aux Juifs, Deuter. , Ch.:XVI1, v..1 1.et 14, de. se réouir
pendant ces fétes en la_présence du Seigneur (cest-d-dire , qu'une joie hon-
néte et une licence raisonnable , si l'on peut le dire, pouyaient. accompa-
gner la dévotion de cette solennité ). Moise ajoute , quills se réjouiront en
famille , eux et leurs enfans , leurs esclaves , méme les Lévites {comme qui
dirait aujourd’hui les ecclésiastiques ) , et les étrangers habitant dans leur
-pays. Mais il faut savoir que le motif de cet ordre, était de faire ressouyenir.
les Juifs quils ayaient été esclaves des Egyptiens > et quaprés ayoir,.erré
long-tems et yécu en étrangers sans demeure fixe , Dieu les ayait fait pos-
sesseurs d'un pays riche et abondant. Quoi quill en soit, il y a tout lieu de
croire que Moise consacrait des usages établis avant lui sur les dispositions
que la nature, le climat et Ja saison nous. donne; & quoi la superstition
_ paienne ayait ajouté des:cérémonies qui, comme je Tai déja dit, passérent
d’une nation 4 Vautre , et sous prétexte de déyotion', corrompirent souyent
les meeurs , et, autorisérent enfin les plus grossiéres débauches.. .— ~
perfor eX lino , : ys en
(a) Celui qui sautait le mieux et restait sur Youtre, apres ayoir fait le saut, avait
pleine de vin pour récompense de sor adresse. Meee ve
4-di * ros - >
- (6) Cest-d-dire , esclayes. La Carie et la Cappadoce étaient pour les Grecs ce que la Guinée
est aujourd'hui pour les Européens, oon : nt
(c) Existimant eruditi originem traxisse hoc festum ex Scenopegiis populi Judaici, etc.
.’ Fungerus, in Lib. 43 Justini. . :
:
une outre