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372 -. >. REMARQUES, ET. ADDITIONS
lant alors que les beaux-esprits ; et la tendresse était si fort leur partage ,
‘qu’on.affectait méme de Ja porter. (a) ala derniére extrémité. 5.) ta
_ Cétait alors un mérite et un acheminement ala gloire, souyent méme 4
la fortune et aux honneurs , que détre podte. Rien était plus 4 la. mode
que les sociétés de poésie et de bel- esprit , ott la plaisanterie ingénieuse ,
Ta satire et Ja raillerie entraient toujours pour quelque chose. , 035.3.
-, Dans les premiéres années du quinzi¢me siécle , une comtesse de Tou-
‘Touse commenca Ja (b) société ou Tacadémie des Jeux Floraux par. une
conyocation générale des poétes et Troubadours des environs 4 Toulouse..._,
Ml y avait des chanteurs qui chantaient en public Jes poésies , tant histo-
riques que satiriques et autres, des Troubadours , 4 peu prés sans doute
comme on chante encore aujourd hui des vaudevilles, etc. , dans les rues.
_ Autrefois 4 Rome les postes récitaient et faisaient eux-mémes valoir leurs
productions , &-en juger parce que dit Horace (c);
, a In medio qui a
Scripta foro recitant sunt multi.
_ Au reste ,_ Yusage Wayoir des chanteurs publics n’était pas nouveau ;
puisqu'll ayait ‘été pratiqué plusieurs siécles auparavant en Gréce -et ‘chez
les Juifs. On prétend méme qu’Homére: et d'autres aprés lui ayaient
chanté‘(d) VIliade et l’Odyssée par les rues. Qu Pee Ts
-Aux'chanteurs , il faudrait joindre les jougleurs si renommeés ‘dans nos
_anciens poétes ct dans nos yieux romanciers (e). Les jougleurs qui eurent
. pendant long-tems Vestime ‘et approbation’ du ‘public , étaient ‘une “espéce
de bateleurs ‘qui‘accompagnaient de musique et dinstrumens le chant-ou lé,
(a) Voyez Ibid.; page 70 , les amours de Rudel. C’était un Troubadour qui mourut d'amour
pour la comtesse de Tripoli. ‘ Pence! re .
(6) Pour donner une idée au lecteur de cette illustre académic, qui‘subsiste encore et fait
‘honneur’é Ja France, je mets ici la‘description que fait de son établissernent auteur de PHis-
toire de la Podsie Francaise , pages g5 et suiv. « Ceux-qui jugeaient des ouvrages étaient appe-
lés les Mainteneurs de la gaye science, Le lieu ot Yon s'assemblait était orné de fleurs : le
prix était une violette : on la donnait le premier jour de mai. Toutes ces raisons firent appeler
cette institution Jeux Floraux. Pour donner ‘plus’d’éniulation aux poetes , on ‘ajouta encore
deux-prix ,'qui furent un souci, et une églantine qui est une espéce de rose. Gelui qui remportait
les trois fleurs était recu docteur en science gaye : on demandait le doctorat; on était recu, ct
les lettres étaient expédiées en vers. . : os oO, . oe
*y Celuiqui rémportait le ‘premicr ‘prix était honoré du'nom de roi; et donnait Jes ‘caneyas
sur lesquels on devait travailler Pannée suivante. / Dis open
‘ » On faisait ordinairement un chant de trois ou quatre stances : le dernier vers de la premiére
deyait servir-de refrain aux autres ; et parce qu’on adressait cet ouyrage au roi dont nous yenons
‘de parler, on lappelait Chant royal : on fit ensuite’des balades, qui étaient: moins ‘longues que ‘
le chant royal: ‘
» Ordinairement, 4 la fin de ces deux poémes, on mettait en cing vers un abrégé du sujet
qu’on appelait Envoi, parce qu'on ladressait au roi pour se le rendre favorable. . ,
»-» Cest du chant royal et de la balade que sont venus le lay:, le virelay, le rondeau, le triolet
‘et tous les. petits ouvrages dont le refrain fait ’agrément. | ae ae ,
» Linstitution des jeux floraux ranima un peu la poésie dans le Languedoc et danis le reste dit
royaume , mais elle eut bientét apres un furieux contre-tems. . OS
(°) Sat.IVduLivrel. — - oo a
/ Ces déux poémes se'partageaient, pour ainsi dire, en plusieurs'a q ¢Pun’‘portai
le i, de’ Colére D Achilles Vaice de ‘Denombrement de Vabsseaus,et vind dares Du les
appelait Rapsodies , et ceux qui les chantaient ow récitaient en public Rapsodes. \La*pauvreré
contraignit Homére de chanter lui-méme ses rapsodies ; mais nos vieux poetes faisaient-chanter
Jes leurs par-vanité. ‘Ils étaient: généralement a leur aise, et avaient beaucoup: daccés auprées
des grands, qui:souyent étaient eux-mémes' poetes.-Un sonnet valut 2 Desportes'un abba ede
trente mille livres de rente; et de nos jours BS Muses ont -enrichi ‘Rousseau ‘et Voltaire. Mais >
"malgré tous ces exemples, combien n’en ont-elles pas appanyri? :
(¢) Jougleur de Jocularius qui yient de Jocus. Jocularius signifie :joueur en basse Jatinité.