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A VHISTOIRE DE LA FETE DES FOUS. 35
Oot
et Tinfanteric étaient sur pied , et Ton habillait une personne de la troupe
de la méme maniére que ceux a qui la. chose était arrivée , Iesquels on res
présentait au naturel ; et c'est ce que l'on appelait, faire marcher la Mérc-
Folle , ou lInfanterie Dijonnoise. | ana oe
Si quelqu’un recu dans la compagnie sen absentait , il deyait apporter
une. excuse Iégitime; sinon il était condamné a une amende de. yingt
livres. Personne n'y était recu que par la Mére-Folle, et sur les conclusions
‘du Fiscal Verd. On expédiait ensuite au nouveau recu des provisions en la
forme que nous allons dire cl-aprés , pour lesquelles on payait une pistole.
Quand quelqu’un se_présentait pour étre admis dans la compagnie , ‘Ie
Fiscal lui faisait des questions en rime. I] était assis. Le récipiendaire de bout,
en présence de la Mére-Folle ct des principaux officiers de Vinfanterie ,
deyait aussi répondre en rimes, et ayec ingénuité. Sinon , on différait sa
réception. Sil était de condition , ou dun rang distingué , il répondait
assis. j :
Etant recu , on lui donnait les marques de confrére , en lui mettant sur
Ja téte Ie chaperon ‘de trois couleurs , et on Jui assignait des gages sur des
droits imaginaires, ou qui ne produisaient rien, comme on le verra. par
quelques lettres de réception,, insérées ci-aprés.
Si quelqu'un qui n’était pas de la compagnie ayait mal parlé delle, ou
fait tort 4 quelqu'un de ses membres, il était cité par-deyantla Mére-Folle,
qui le condamnait pour sa punition , tantét a boire plusieurs yerres d'eau >
ou a dautres semblables peines, et quelquefois méme 4 de plus grandes ;
tantét enfin 4 une amende pécuniaire. Et si le coupable refusait de com-
paraitre ou de subir la peine ordonnée > on enyoyait chez lui en garnison
six gardes de la Mére-Folle, qui se faisaient régaler splendidement par le
plus prochain traiteur , jusqu’a ce quil eit satisfait. On détendait les ta-
pisseries , et on yendait ses meubles ; et le tout sans modération > ni appel.
Tandis que lon portait ces sortes de jugemens, les hérauts accompagnaicnt
la Mére-Folle avec leur marotte en main, ct les suisses ayec leur halle-
barde ; la Mére-Folle avec son conseil, tous le chaperon en téte, la pre-
miére assise dans son fauteuil 4 bras ayec une housse de satin de trois
couleurs , et le reste des officiers de son conscil sur des formes de méme
couleur, 0 . :
’ On lit dans la relation (a) de ce qui s'est passé &Dijon ala naissance du
roi Louis XIV , un passage qui nous fournit une idée de la Mére-Folle. Le
yoici : « Linfanterie Dijonnoise » gue la douceur dela paixa dés long-tems
éleyée dans une honnéte licence & une récréation publique, parut alors
dans son lustre, et était composée de plus de quatre cents hommes a cheyal,
masqués > en habits de diverses couleurs > et fit entendre les rimes Bourgui-
gnonnes sur le sujet de cette heureuse naissance ». ”
a
( Consuevere Jocos nostri quoque ferre. Triumphi. )
* I 7 . pee
fl y avait pour lors de bons:esprits 4 Dijon , qui s’occupaient 4 la poésie
Frangaise et’ la poésie Bourguignonne, comme M. Legoux de Vellepelle,
avocat général. au. parlement; et MM. Lambert, Richard , Malpoid, Pé-
rard, Brechillet , Nicolas Godran ct Morisot, ayocat, ete.
ie aa Lyi 3 , i de monseigneur
Récit de. ce qui sest passé en la ville de Dijon , pour Vheureuse naissance 2 igneur
le Genera Louis XLV ), 1638; 4 Dijon , chez Pierre Paillot, in-4°. Ce passage se trouye §
la page 15 de la Relation. .
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