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“brocards ,
308 ADDITIONS AUX MEMOIRES
VIVIERS.
| Féte des Fous. oak Dak cers
_ Parmi les extravagances usitées dans cette féte, une des plus remarquables
était Pélection de Vabbé ou de Véyéque des Fous. On trouve plusieurs par-
“ ticularités ‘curieuses sur. cétte “élection dans le cérémonial manuscrit de
Léglise de Viviers , année 1365. On y lit que, le 17 de décembre , tous
‘les clercs’s'assemblent pour élire’ un abbé. Aprés quill est élu, .on' chante
‘le Te' Deum.' Les principaux électeurs éléyent le prétendu prélat, et le
‘portent sur leurs épaules dans une maison oir les autres sont a boire autour
-dune table: On' le met 4 la place la plus honorable , et. dans un siége orné
exprés pour lui. Lorsqu’il.entre , ils doivent se leyer, et le véritable évéque
‘lui-méme , s'il’s'y trouve présent. On sert labbé avec distinction; on lui
‘présente’ a ‘boire. Lorsquil a bu, il commence a chanter..Tous ceux qui
‘sont de son cété , ‘chantent avec lui : ceux’qui sont de lautre. cété, leur
répondent. Ces deux cheeurs, sanimant A Tenyi, font retentir, la maison
‘de leurs cris confus , et s’efforcent de se surpasser l’un Yautre.'Celui. des
‘deux cheeurs qui, & force'de crier , s'est fait entendre par-dessus l'autre et
‘est, ‘demeuré ‘yainqueur; fait pleuvoir sur le parti yaincu une gréle de
ds de railleries’;'de'lardons , et de toutes les injures bouffonnes que
‘peuvent ‘suggérer les'fumées ‘du vin , la chaleur du'combat , et’ la joie li-
‘cencieuse qui régne dans cette! assemblée: Les vaincus s‘efforcent ‘de ‘ré-
‘pondre ;’mais leur voix est ‘toujours étouffée par celle des yainqueurs. Aprés
ce’ débat bruyant, un portier , qui fait Yoffice de hérault, se léve et ‘dit a
haute yoix': « De par Monseigneur l’abbé et ses conseillers , je yous fais &
‘savoir qué yous ayez tous d'le suivre partout ou il youdra aller ». Il termine
ne , Or 2. SS termine
cette proclamation par la menace d'un chatiment comique’, et peu décent,
‘contre ceux qui désobéiront. Ensuite labbé et ‘tous ‘les ‘autres ‘sortent en
foule de la maison, et se 'réparident dans la ville. Tous ceux qui rencontrent
Yabbé, ne manquent jamais de le saluer respectueusement. Tous les jours,
jusqu’ la yigile de ‘Noél'; Vabbé des Fous ya ; chaque soir , faire plusieurs
visites dans la ville; et il ne sort point d’une maison , qu’ll’n’en emporte
quelque partic @habillement. , soit un manteau ,' ‘soit une chape avec son
capuce. ! ic: - . oe oo bers . es wibet a “ bes
‘Ge: méme cérémonial nous ‘apprend que’, le jour de ‘la: féte des SS:
Innoncens, on élisait: avec: les mémes cérémonies:un évéque des Fous, qui
était distingué de Yabbé. V1 était porté sur les épaules des clercs, précédé
_ d'une clochette,’ dans le palais épiscopal,; dont toutes les portes souyraient
& son arrivée , soit que Yévéque yéritable fit présent ou’ absent. Oni le
portait deyant une des fenétres du palais , dou il donnait sa bénédiction ,
tourné yers la ville. Limpiété se mélait & cette bouffonnerie. Le prétendu
. prélat faisait toutes les fonctions du véritable évéque.’ II assistait aux offices
dans la chaire ‘de marbre destinée pour Yévéque ; et méme il officiait pon-
tificalement' péndant trois jours; distribuant au peuple des bénédictions et
des indulgences accompagnées de formules impertinentes, dans lesquelles,
par dérision » il souhaitait 4 ceux quil bénissait quelque’ maladie ridicule
et plaisante. Enfin , pour achever de faire connaitre les’ excés auxquels on
se portait dans cette féte , il suffit de rapporter ce'qu’on lit A ce sujet ‘dans.
la lettre circulaire de Ja Faculté de théologie:’ Paris,‘ que nous ayons citée
au commencement de cet article. « Dans le tems méme de la célébration