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282 MEMOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE
Ja célébration de Ia Féte-Dieu: 1 youlut que ce cérémonial répondit ic.
plus dignement qu'il sé pourrait a Ja grandeur du mystére; et pour cela il
-crut qu'on ne pouvait rien faire de mieux. que dé représenter en ce jour
‘Yaccomplissemenit des figures de Yancienne loi; et lapparition du Soleil de
Justice qui a donné le terme de ces figures, et a-dissipé les ténebres du Pa-
-ganisme répandues sir la surface de la terre : (ce sont les termes de Yauteur).
Dans ce dessein il ordonna; pour la nuit qui précéde la fete , une marche
-composée-de gens ridiculement habillés, les uns montés sur des cheyaux, les
autres sur des nes, plusieurs sur des mulets, et menant en triomphe, sur une
‘feuillée roulante, la déesse Cybéle avecson Saturne a ses cdtés , et plusieurs
jeunes garcons au-deyant, environnés de divers animaux. Cette marche, si on
‘Ja considére extérieurement, parait 4 notre auteur tenir de la mascarade ;
mais si on examine par rapport 4 la chose représentée , et au tems de la
nuit ol elle‘est étalée, elle est, dit-il, trés-convenable pour exprimer les
‘téncbres du Paganisme, qui ont été dissipées par. la publication de la Loi
-de grace; ce que le grand panégyriste , ajoute-t-il, a compris dans ces
trois mots : noctem lux elininat: Aussi, continueil , le: cérémonial de la fate
. porte que cette marche doit disparaitre au leyer du soleil pour ne plus
reyenir. Sur quoi il remarque que cest aller contre l’esprit du cérémonial ,
‘que de faire durer cette marche tout le lendemain , comme il se pratique
‘aujourdhui. Il ajoute qu’on donne a cette marche le nom de Guet ; mais
‘que ce nom est ici tout 4 fait impropre, si on regarde la chose par rapport
son institution: La suite du cérémonial porte que le jour de la féte, la
célébration des saints mystéres étant achevée, on commence incessamment
Ja procession , dont l'ouyerture se doit faire par la croix de lEglise mé-
tropole, aprés laquelle doit paraitre une troupe de jeunes gens représentant
Jes cheyaliers de Saint-Jean de Jérusalem ; et trainant aprés eux une mul-
titude de captifs , pour marquer.le triomphe de lEglise militante. Cette
troupe est suiyie d'un grand nombre de gens de tous états portant des
cierges allumés: On yoit venir ensuite deux différens corps de gendarmes
a pied, armés d’épées et de mousquets, pour faire feu pendant la marche,
et honorer ainsi, dit notre auteur, le triomphe du Dieu des armées. Ces
deux corps sont diyisés en trois compagnies, dont la derniére; qui est
composée de gens distingués , a un chef qu’on nomme le Prince d’ Amour
ou de la Jeunesse. Ce prince ; et tous ses officiers richement yétus , portent
des flambeaux allumés. Aprés cette compagnie on yoit paraitre les Jeux
Sacrés, qui sont au nombré de dix-huit: Ces jeux, selon que le rapporte
Yauteur , sont des représentations prises de IHistoire-Sacrée. Le premicr
jeu représente Ja transgression de nos ;premiers parens, et leur exil du
paradis terrestre. Le second figure les sacrifices de Cain et d'Abel ; le
troisiéme, le sacrifice d'Abraham; le quatriéme, les miracles de Moise en
Egypte, et les prestiges des Egyptiens ; le cinquiéme , TidolAtrie dans Ie
désert. Le sixiéme , quon appelle les Rascassez, cest-a-dire, les feigneux,
représente les maux que ce peuple sattira par sa désobéissahée : Ie sep-
tiéme marque la visite que la reine de Saba rendit A Salomon. On yoit
dans le huitiéme le chceur ou Ia succession des prophétes qui ont prédit
le Messie. Dans le neuviéme parait. le précurseur du Messie. Le roi
' Hérode, qui est agité d'un esprit phrénétique,, fait le dixiéme jeu. L’ado-
ration des Mages fait le onziéme ; le martyre dés Innocens, le douziéme ;
et Ja présentation du Seigneur au temple, le treizitme. « Les Apétres et les
vangélistes , ayec chacun leur symbules , font le quatorziéme jeu. On ne