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«DE LA FETE DES FOUS. 273
jour de Saint-Barnabé , les chanoines ‘de Lisieux font une cayalcade ecclé-
siastique en 'honneur de saint Ursin , semblable a celle qui se fait 4 Autun
le 31 aout; et quensuite, a Yimitation de ces paranymphes ecclésiastiques,
les séculiers avaient aussi fait les leurs séparément et dans .un gout diffé-
rent. Il n'y avait pas , ajoute-t-on, jusqu’d. certains chapitres de cathédrales
de France , quineussent un abbé qu’on appelait !_Zbbé des Fous. Liauteur
de cette lettre dit qu'il connait un de ces chapitres ob la coutume était
Yayant-dernier siécle d'en faire solennellement Vélection,. le 18 juillet de
chaque année ; et cela'sous un gros orme qui.donnait un épais ombrage,
deyant le grand portail de la cathédrale: On’ placait' en- cet endroit des
bancs; des tapis, une table du bureau.. Tous messieurs du chapitre y assis-
taient , et méme le bas-choeur; et 1a, 4 la pluralité dés yoix , on élisait un
abbé que de vieux titres appellent Abbas Stultorum. Les folies que cet abbé
était chargé de réformer n‘étaient que certaines ridiculités grossiéres, qui
peuvent quelquefois arriver par distraction ou inadyertance ; comme si un
chanoine paraissait au chceeur ayec un habit pour‘un.autre , ou sil oubliait
de shabiller entiérement ayant que d'entrer a loffice , et ainsi des autres
indécences... Il y avait une autre féte , est-il ajouté dans cette lettre , en plu-
sieurs célébres églises de nos cantons’; qu’on appelait la Féte del’ Ane. On
yoit dans le glossaire de Ducange , voce festum, un détail de tout ce qu'on
y chantait dans l’église de Rouen , et de tous les dialogues qu’on y faisait.
On en trouve une autre description dans la bibliothéque du roi, parmiles
manuscrits qui viennent de M. Baluze, et méme ayec le chant des paroles
qui animaient la cérémonie.
Voici quatre yers que l'on chantait d'abord a Ja porte de l'’église de Sens :
Lux hodié , Lux letitie : me judice , tristis
Quisquis erit , removendus erit solemnibus istis.
Sint hodié procul invidie , procul omnia mesta.
Leta volunt, quicumque colunt asinaria festa.
Mais rien ne doit étre plus curieux 1a-dessus que la note de ce qui se disait
ensuite en entrant dans l’église , ayec cet 4ne honoré dune chape qu’on
lui mettait sur le dos. ;
Voici la rubrique , Conductus ad tabulam : suiyent les paroles (a) :
an Orientis partibus oe
Adventavit asinus
caer) ¢ »Pulcher et fortissimus
pe Sareinis aptissimus nes
“He, Sire Ane, hé (6)..
oie) Hic in-collibus Sichen
20°95 .'Enutritus sub Ruben,
(a) Dans le’sécond registre’de V’église cathédrale d’Autun du secrétaire Rofarti, qui com-
mence en 1411 et finit en 1419, il se voit qu’a la féte des Fous, Follorum, on conduisait un
ane, et que l’on chantait : hé, sire dne, hé, hé; et que plusieurs allaient & Péglise déguisés et
ayec des habits grotesques: ce qui fut alors aboli et abroge. :
(4) Cétait 1a apparemment comme le refrain.
Tome FIll, 69
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