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SUR LES EPREUVES. ae
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niens. Nous ne finirions point; sill fallait rapporter toutes celles ‘qti’on
trouve dans les historiens jusqu’au miheu du treiziéme ‘siécle. Il suffit que
nous marquions en peu de mots la maniére dont se faisaient ces épreuyes.
(a) Lépreuve de: l'eau chaude ‘se faisait simplement’ en plongeant ‘te
bras dans une chaudiére pleine d'eau bouillante , pour y prendre’ un an:
neau, un clou, ou une pierre quon y suspendait. Il y ayait des causes pour
lesquelles on enfoncait la main jusquau poignet, d'autres jusqu’'au coude :
il est méme dit dans les formules de saint Dunstan » quon enfoncait quel-
quefois la pierre jusqu’a la hauteur d'une aune. Les roturiers faisaient lex.
périence parcux-mémes, et les personnes qualifiées pouvaient la faire faire
par d’autres. Ceux qui se brdilaient étaient jugés coupables; et ceux qui
étaient préservés , déclarés innocens. i
’ L’épreuye du fer chaud , qu'on appelait le jugement du feu, se faisait en
diyerses maniéres. Quelquefois on prenait 4 la main un fer rouge; ow plu-
sieul's successiyement , qvon portait & une certaine distance. Le fer Ctait
ordinairement semblable 4 un’soc de charrue ; et sappelait® pour ce sujet
Vomer. La seconde maniére était de marcher sur ces fers ‘rouges | / ayant
les pieds et les jambes nues jusqu’au genou. On préparait quelquefois six
de ces ‘fers , tantét neuf, tantét douze,'sclon la grandeur du crime impute.
Enfin on se seryait aussi (4) d'une espéce de gand de fer rouge, qui allait
jusqu’au coude.
‘A mesure que ces épreuyes devinrent plus fréquentes , on les accompa-
gna de beaucoup de 'cérémonies. Aux dixiéme, et onziéme sidcles i] ¥ avait
des abbayes qui regardaient comme,un droit singulier celui qu’elles’s’attri-
buaient de'bénir le‘ feu , et de conseryer les fers et les chaudiéres destinés
a ces usages. On ne faisait alors ces expériences qu'aprés la messe, et avec
des bénédictions et des exorcismes: qu'on trouve (c ) dans les formules de
Marculfe et de ‘saint Dunstan. Ces épreuyes devaicnt étre faites ordinaire~
ment devant Vofficial de ’évéque ,:accompagné du clergé, et en présence
des officiers de Ja justice séculi¢re’, afin quil n'y edt point de méprise , et
qu’on connit' exactement ceux que Dieu déclarait innocens ou’ coupables.
On obligeait ceux qui s'y soumettaient a se laver d'abord les mains , les bras
ou les pieds avec de'l'eau fraiche , de peur quonne les eit frottés de quelque
herbe, ou'de quelque onguent capable @arréter Ja violence du feu ou du
fer embrasé. ‘Le prétre jetait de Peau-bénite sur eux’, leur faisait baiser le
saint Tevangile , et leur donnait: la ‘bénédiction. Enfin, apres l'épreuye, on
- enyeloppait la main, Je bras ou le piedayec lequel on ayait touchéle feu,
dans! un linge , sous le.scellé du juge, qui ne deyait étre leyé qu’au bout de!
trois jours.<) 9) 1) so sne que FESS ty °
“On yoit aprés'ce tems des, exemples fort mémorables de ces sortes dee
preuves , dont lersucces était admiré du vulgaire. Cependant, les meryeilles
¢tonnantes* qu'on enipubliait:ne:pouyaient les: faire approuyer aux -per-
sonnes ‘éclairées: On en:revint' enfin: A‘la fin du onziéme siécle Yves’ de
Chartres écrivit:plusieurs lettres (d) contre ces usages. Les papes Ktienne V,
Célestin I; Innocentill jy Honorius {1 les'condamnérént.' En méme teins
feat i Bo Eo
Yooteyt » iidets
(a) Capitul., Tome I, page 654.
(4) Hist. Danic., Lib. 10.
(¢). Capitul., Tome IL. ay ads ¢
(a) Epist. 44 208 et 25% up) oirad da vsislaliy el uso 95
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