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178 DISSERTATION SUR LES SUPERSTITIONS
~ Celui qui le fait tient en sa main un cierge béni, Yallume aun feu de.. “
et non A un autre, et en Vallumant il dit: Motre Seigneur Jésus-Christ
étant au Mont d’Olivet avec ses disciples , a oui. une femme qui enfantait ,
et dit & saint Jean-Baptiste : ya 4 Yoreille droite de cette femme, et lui dis;
gwainsi_ comme Anne enfanta Marie , et Marie enfanta le Sauveur du
monde, ainsi enfante cette femme sans douleur, soit male ou femelle, oi
soit mort ou vif; viens dehors, Christ te demande a sa lumiére. « Jesu Caspar
te vocat, Jesu Melchior te petit, Jesu Balthasar te assistit, Jesu memento
» filiorum Edom, dicunt exinanite , exinanite ». Tl faut répéter.... fois le
méme exorcisme, et dire 4 Ja fin Pater et Ave; et lorsqu’on le récite, ‘on
doit bien prendre garde quil n’y ait point de femme grosse présente, parce
que; dit-on, elle accoucherait sur Vheure. Enfin, il faut que celui qui le
récite soit 4 genoux, ou quil le récite 4 Yoreille dela femme qui est en tra:
vail. Il suffit de rapporter ces impertinences. pour en faire yoir la yanité ,
Yillusion et la folie. «- ta
' Tl sest aussi introduit quelques superstitions dans la coutume de choisii
des parrains et des marraines. Il ya, par exemple,-des gens assez simplés
pour croire qu’'un-garcon ne doit pas ¢tre parrain d’un garcon Ja premitre
fois quil est parrain, ni une fille marraine d'une fille 1a premiére fois qu'elle est
marraine , parce que , dit-on, sils se marient ensuite, ils seront malhcureux
Yun et l'autre; et au contraire ils seront heureux si la fille est marraine dun
garcon, et le garcon parrain d'une fille. D’autres s'imaginent quill ne faut pas
qu'une femme enceinte soit marraine , parce que , selon ceux , ou Yenfant dont
elle est grosse, ou celui dont elle sera marraine, mourra peu de tems aprés:.
Cambden rapporte que les Inlandais ont tant de yénération pour les loups
sauyages, quils les prennent pour parrains de leurs enfans , les appelant
Carichrist. ce wes
_ ATégard des noms qu’on impose aux enfans, ce que nous en ayons déja
dit pourrait suffire. Cependant on peut encore ajouter que tous les conciles ,
‘les ‘synodes et les rituels condamnent les noms qui,-avec:la: rencontre de
ceux de Ja famille , pourraient former quelque équivoque ou quelque plai-
santeric ridicule, messéante , ou injurieuse A ‘ceux qui les porteraient ;
comme si, par exemple, on: donnait le nom de Job d un enfant qui s‘ap-
pelerait Blin, celui de Jean 4 quelqu'un qui s’appelerait Fichu, ou Fa-~
rine, parce qu’on doit traiter saintement et sérieusement des choses aussi
séricuses et aussi saintes qu’est le sacrement de baptéme. Noublions pas
ce que rapporte saint Jean-Chrysostéme , que des Chrétiens de son tems,
lorsqu'l fallait imposer le nom aleurs enfans nouyellement nés, allumaient
un certain nombre de cierges , ou de chandelles , A:chacune desquelles ils
donnaient un nom : ensuite au lieu d'appeler leurs enfans du nom Saint
ils les appelaient ‘du nom de Ja chandelle qui’ était demeurée la dernidre
et le plus long-tems allumée , afin quils yécussent plus long-tems.. M. de
Ja Roque, dans son Traité des Noms et des Surnoms, dit aussi que les Irlan-
dais sont si superstitieux qu'ils n’osent donner & leurs enfans les noms de
leurs parens qui yiyent , de peur de racourcir leurs jours. re
_ IX. (a) Nous avons deja parlé des superstitions qui regardent la matiére
et la forme du baptéme, intention ayec laquelle i] doit étre administré, le
ministre qui doit le conférer, et le sujet qui doit le ‘receyoir. Ainsi il ne
(@) Traité des Superst., Tome II, Liy. I, chap. ar.