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SUR LES PEUPLES DE-L’'AMERIQUE, 379
la force et-le courage aux malades. L’exercice continuel de nos artisans les
garantit de beaucoup dinfirmités , auxquelles ils se yerraient exposés sils
ayaient le loisir d’étre malades. Il ne faut donc ,pas étre surpris que les
Américains , toujours actifs , soient plus sains et plus vigoureux que nous.
Les Floridiens ont T'usage des vomitifs,comme nous; mais ils ‘ne les
emploient guére que dans les grandes maladies. Ils sacrifient les parties atta-
quées de rhumatisme. Les Brésiliens et ceux de la Nouyelle-Andalousie ont
aussi l'usage des yomitifs : mais ils se guérissent des rhumatismes parla fric-
tion. Lexcessiye chaleur du jour et la grande fraicheur des nuits , assez
ordinaire en ces climats méridionaux , peuvent avoir appris 4 ces peuples
Yutilité de la.friction. « Quelque ridicules que nous paroissent les usages
» des Américains dans la cure des maladies , il faut supposer qu'il y a quel-
» que raison légitime qui Jes autorise ». C’est ainsi que ’s’exprime Coreal.
Les Brésiliens font faire de longues dittes 4 leurs malades , et défendent
leur méthode par cet aphorisme , qu'il faut tuer le mal par la faim. Les
Américains observent encore de faire suer leurs: malades. Nos médecins ,
tant les anciens que les modernes, ont conyerti en systémes toutes ces jpra-
tiques différentes, que la seule expérience autorise chez divers peuples du
vieux et du nouveau Monde. Les Péruviens ne'se seryaient.que de simples
pour la guérison.de leurs malades : mais, pour les fluxions et généralement
pour les maladies externes, ils ‘employaient ou le feu naturel’, ou le feu
artificiel ; reméde connu autrefois des, Egyptiens , qui l'employaient. non
seulement‘dans les fluxions et les rhumatismes; mais méme dans les maladies
les plus dangereuses. bes Maures emploient aussi le feu, dans leurs. mala-
‘dies , et surtout pour guérir des maux de téte.
On sait, assez que les hommes les mieux: constitués sont exposés A des
maladies facheuses ; qu'un simple atome peut causer des maux incurables ,
et quenfin nous naissons (a) ayec de malheureuses dispositions a des infir-
mités sans nombre. Il ne faut que jeter les yeux sur la description anatomique
du corps humain., pour yoir que la vigueur de Phommce, sa. capacité:, ses
lumiéres , son intelligence ne tiennent 4 rien, et que la délicatesse des res-
sorts qui le font agir est infiniment plus merveilleuse que celle de Ja. plus
parfaite de toutes les montres. C'est cette délicatesse quia fait dire que le
"passage de Ja santé dla maladie est imperceptible , que la vie et la mort
se touchent , qué la mort nait avec Vhomme ;
( 5.) Qwil commence & mourir long-tems avant qu'il meure , ..
Quil périt en detail imperceptiblement. lays
A considérer ’homme dans cet état de misére , il y aura lieu de s’étonner
qu'il puisse résister seulement la. moitié d'un siécle 4 des fatigues infinies :
cependant il les méprise , il sy expose, il se défend courageusement contre
les maux qui Tenyironnent, et prolonge méme sa vie au-deld des bornes
‘étroites qui lui sont prescrites. Mais ce n’est point 4 la médecine‘quiil doit
sa vigueur; cest A des trayaux sans souci, 4 une vie, uniforme, a ‘cette
tranquillité dont nous ‘sommes priyés malgré nos: lamiéres , et que Ja
(4) Totus homo a naturd morbus. Les principes qui donnent la vie, portent leur corruption
avec eux, etc. Gui-Patin a dit des choses curieuses dans sa these : ‘Lst-ne fotu’s honid'd natura
morbus? ee ee Se pee eg
(6) Madame Deshoulitres