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SUR LA RELIGION DES AFRICAINS. 497
Lextréme vieillesse et les maladies reconnues pour mortelles sont traitées
comme chez les Cafres yoisins du Cap. On abandonne les gens qui sont
dans cet état, sans leur donner le moindre secours, ni pour leur aider 4
vivre, ni-pour leur aider 4 mourir. I] est yrai quon a dordinaire a charité
de les porter dans le désert avec un peu de nourriture , et que les bétes
féroces éteignent le peu de vie qui reste 4 ces malheureux : eux-mémes ,
sentant approcher leur derni¢re heure , demandent sans ‘facon d'étre ex~
posés de cette maniére. .
Ml est arbitraire d’enterrer les morts habillés ou nus, en un: mot.on les
enterre dans le méme état ott on les a trouyés expirant. On fait un creux
dans la terre; on y met le mort ayec quelques proyisions tout auprés pour
le voyage de l'autre monde. On le couvre de terre, etl'on pose sur son tom-
beau la natte ou le siége sur lequel il a'expiré. La superstition ne permet
pas de toucher ce siége, ni autre chose qui ait touché le corps dun mou-
rant ou d'un mort. Le deuil dure huit jours, depuis le lever du soleil jus-
qu’a son coucher, et, outre cela, une heure aprés que le soleil s'est cou-
ché. Ce deuil est mélé de pleurs’, de danses et de chansons. Ensuite on
mange et boit en Yhonneur du trépassé.
Vers le mois de septembre , et dans le tems de Ja nouvelle lune le
roi, qui, comme nous!'avons déja dit, est le Dieu visible du pays , ou.tout
‘au moins le vicaire de Ja Diyinité , part avec beaucoup de suite de Simbaoé
sa capitale , et se rend 4 une certaine colline , qui est le tombeau des rois,
pour y faire une neuyaine solennelle en Yhonneur (a) des ames de ses prédé-
cesseurs. Dés qu’on est arriyé 14, on’ commence la cérémonie par un repas
funébre , on senivre de (b) pombo. Le festin dure huit jours. Le Pomberar,
qui est un des jours de Ja neuvaine , est destiné a une espéce de tournoi.
Le roi et sa cour y paraissent superbement équipés. Aux huit jours de ré-
jouissance on en ajouté deux de deuil. C’est alors que le démon entre dans
le corps d'un des courtisans , du moins s'il faut croire les Neéeres. Le démon
déclare 4 Vassemblée quil est Yamie du prédécesseur du roi régnant, cette
ame qui a part ad la solennité funébre. Ce possédé. tombe’ et se roule par
terre , le démon parle par sa bouche en un langage inconnu: mais ils hu-
manise ensuite , et parle comme le roi défunt aurait parlé.:(c) Le roi; qui
croit reconnaitre son prédécesseur , s'approche de lui et Je ‘salue : aussitét
Ja compagnie s‘éloigne par respect; et le roi ¢tant seul ayec Je démoniaque,
le consulte comme un oracle infaillible , sur tout ce quiregarde son Etat,
et stir sa personne en particulier. Loracle ayant cessé de répondre , le dé- _
mon abandonne le corps de celui qu'il possédait, et Yon assure que le
pauyre patient se ressent d’ordinaire toute sa vie de Yhonneur d’ayoir servi
a) Nous citerons ici la suite du passage de Pomponius Mela, Liv. I, chap. 8; touchant les
Augiles, (Augile) per eos (Manes) dejerant, eos ut Oracula consulunt ; precatique que
volunt ; ubi tumulis incubuere , pro responsis somnia fuerunt. On sent assez la conformité de
ces usages. Jan Sey . .-
(b) Cest un breuvage fait de mais, ou de quelques autres grains du pays. .
(c) Tout cecia beaucoup de rapport aux neuvaines et anniyersaires des anciens, ct a Ja des-
cription que Virgile en donne. Atnetd., Liv. V. Des repas funtbres , un tournoi, évocation et
invocation des Manes. Comparez 4 la description que nous venons de donner ces endroits de
Virgile, 0. /
Salve, sancte Parens iterum: Salvete recepti
Nequicquam cineres , animaque umbreeque paterne , etc.
Tome FIT. . 95