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SUR LA RELIGION DES AFRICAINS. 257
pcrir les jumeaux, les monstres , et tous ceux qui naissaient avec quelque
défaut naturel, ou.les contractaient aprés leur naissance. [Mnfin elle éta-
blit:des juges et des officiers. pour :faire exécuter ces lois, punir de mort
-les femmes qu'on trouyerait accoucher dans le Chilombo , obliger les péres
et _méres. qui youdraient, sauver un enfant male, d’en donner un autre
pour ¢tre sacrifié, ct de le-faire dlever hors du Chilombo jusqu’d ce qu'il
edt obtenu Thonneur d'étre initié:en un certain jour destiné a cette cé-
rémonie. elt
~ Pour faire ‘passer, ces lois , il fallut persuader aux Jagues que ¢c’étaient
celles de leurs ancétres ; que Yobservation de ces lois les rendraient leffroi
de:leurs ennemis, et qu’enfin il fallait sceller la force et l’autorité par des
exemples qui montrassent un renoncement solennel a Ja tendresse si natu-
relle aux péres, et aux méres, et. que l'on trouve méme chez les. bétes les
plus féroces. Que ne peut pas la. force jointe 4 cette fausse crainte de Ja
Diyinité, que lon appelle superstition? Hs crurent, sur la foi de leur sou-
yeraine, que Ja destruction de leurs enfans serait si agréable 4 Vidole; quelle
leur procurerait le privilége d’étreinyulnérables , pouryu quils se frottassent
dune composition qu'il fallait faire de Ja chair et des os de leurs enfans, pi-
lés ensemble dans un mortier. La souyeraine donna la premiére l’exemple
de cette cruauté inouie. Elle pila son enfant, le conyertit en onguent, s’en
frotta le corps. Telles furent ces lois, qui surpassaient en beaucoup de bar-
baric tout ce qu'on lit de l'ancien usage d’exposer ct de faire périr ses propres
enfans. : : : :
~ Il n’y.a rien de particulier a dire ‘de leurs mariages. On nous rapporte (a) ;
des Jagues. qui habitent la province ou le royaume d'Ansico ,: quils n’en-
terrent par leurs.morts,, mais quils les mangent. Purchas, aprés ayoir dit
que les Jagues layent.Jeurs morts, les frottent ou les oignent ayec un cer-
tain parfum, leur, frisent les cheyeux et les habillent du mieux qu'ils peu-
yent, ajoute qu'on les porte assis:au tombeau, et (b) qu’on les y pose ‘de
méme.assis ,! dans lattitude d'une personne qui vit encore. On donne aux
hommes-une compagnie conyenable : deux de leurs. femmes sont auprés
deux pour leurs. besoins particuliers. ‘Ensuite on ferme le caveau: sur les
_ vivans et surles morts. La cérémonie finit par des :plaintes et des regrets qui
durent quelques jours. ‘Tous les mois on réitére la cérémonie de ce -deuil ,
qui est accompagné de sacrifices et de festins mortuaires , autant que les
moyens de la parenté le peuvent permettre..
RELIGION DES PEUPLES DE LA CAFRERIE MERIDIONALE.
“3, vauteur.deé la Description (c) du Cap de Bonne-Espérance observe que
les Cafres (du ‘moins, ceux qui habitent prés du Cap), ont. beaucoup de
conformité avec les Juifs.. Pour justifier cela, il rapporte quelques usages
‘fort semblables, comme, par exemple, ceux-ci : Ces Cafres font beaucoup
doffrandes, ils réglent le tems et les fétes par la pleine ou par la nouvelle
lune. Ils n’ont point:'de commerce avec les femmes qui ont leurs régles; et
sils manquent a cette observance, ils sont obligés de se purifier par un
(a) Dapper, dans sa Description de ?_dfrique. :
5) Les anciens ont dit la méme. chose des Nasamonéens.
c) Ecrite en Allemand par le sieur Kolbens , etimprimée 4 Nuremberg en 1719.
‘Tome VI, 50