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SUR LA RELIGION DES CHINOTS, ete. 9)
effets de leur colére ou de leur bonté. Ce sont des intendans de'province ,
qui favorisent ou qui détruisent les, gens impunément, parce quiils se yoient
reyétus de l'autorité du prince. Les Japonois Sintoistes sc persuadent que
le culte et les honneurs quils rendent 4 ces intendans de I'Ktre-Supréme
suffisent pour les rendre purs a ses yeux, et que par Ie secours de -ces
Dieux-ministres ils seront récompensés selon leurs mérites aprés cette vie:
dot Yon peut conclure pourtant quils, ont au moins des yues indirectes de
plaire 4 cet Mtre-Supréme ; en: quoi ils différent des épicuriens et de ceux
qui n’admettent aucunes bornes entre le bien et le mal que celles quil a plu
aux lois humaines de leur donner pour entretenir ordre sur la terre.
Ce culte des Dieux-ministres fut dans premiers tems des Japonois un
témoignage de Ja reconnaissance des peuples pour les fondateurs de leurs
itat, et pour leurs législateurs , etc. Peu 4 peu on le communiqua aux
guerriers , et 4 ceux qui se rendirent utiles 4 la patrie par leur sagesse ou
par leur capacité dans les sciences. Aujourd’hui encore , le Dairi, que J'on
peut regarder. comme le pontife souverain du Japon, conserve , entre les
priviléges de son pontificat, celui de mettre les grands hommes au rang:
des Dieux , aprés avoir recu ct examiné le certificat de leur yie et de leurs
miracles. Aprés cela ?empereur confére 4 son tour au nouyeau Dieu un nom
qui marque lexcellence du sujet déifié, et donne des ordres pour qu’on lui
batisse des temples.. Si cela nese fait pas toujours aux dépens du prince ,
on peut du moins sassurer que les déyots Japonois contribueront aux frais
nécessaires : et sil arrive que dans la suite quelques-uns de ces dévots
fassent des fortunes considérables ou réussissent en certaines entreprises ,
si l’on découvre dans ces lieux nouyellement consacrés quelque apparence
de miracle , s'il sen exhale quelque odeur de sainteté; le Dieu nouyeau se
met.en yogue, les peuples y courent, chacun Ini adresse des yoeux : les
statues , les temples et les autels se multiplient.
Nous avons parlé des deux classes de Dieux célestes et terrestres : ceux
de cette derniére classe firent en leur tems des miracles extraordinaires. On
ne yoit dans leurs légendes que monstres détruits , aventures périlleuses ,
délivrances miraculeuses , géans terrass¢s , etc. Le siécle de ces héros mé-
rite d’étre mis en paralléle ayec celui d'Hercule ct des autres héros dont
Jes Grecs vantent les merycilles. Ayec le sccours d'une lecture assez mé-
diocre , Yon trouyerait dans Vhistoire quelque autre siécle comparable
celui des héros Grecs et Japonois. Quoi quil en soit, au Japon comme en
en Europe, on a conservé Ja mémoire des miracles et des héros , en don-
nant Je nom de la personne ou de Yaction a des yilles et A des villages : on
y conserye dans Jes temples les épées et les autres armes offensives ou dé-
fensives de ces Dieux ct demi-Dieux ; et ces choses y sont considérées en-
core comme remplies (a@) de Ja vertu qui animait autrefois ceux qui les
portaient, Cette religion des Sintoistes est constamment respectée, d cause
de son antiquité et de Pétroite liaison qui se trouve entre elle ct les usages
civils. de la monarchie.: Les Japonois ressemblent assez aux Chinois ;_ ils
nabandonnent: pas facilement les usages établis. Sid ce respect pour la
tradition lon ajoute les précautions .et les mani¢res mystérieuses dont Jes
Canusis (b), qui sont des prétres séculiers, se seryent pour enseigner les
(a) IFhich are by some still believ’d to be animated by the souls of their former possessors.
Cela est plus fort que note traduction.
(S) On yerra plus bas quelles sortes de gens sont ces Canusis.
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