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232 DISSERT. SUR LES USAGES RELIGIEUX
liqueur, ils se tirent d’affaire en reprochant Vinfraction continuelle des
préceptes de lEyangile aux Chrétiens , qui leur reprochent celle quils font
au Musulmanisme , lorsqu’il leur arrive de boire du yin. ;
On a quelquefois mis en question chez lcs Musulmans, si le café ne de-
yait pas étre compris. entre les boissons défendues , a cause , dit-on 5 quil
dérégle aussi Timagination de ceux qui en font usage. Quoi quil en soit,
cette boisson , si généralement permise aujourd'hui dans tous les pays
mahomeétans, y a souffert autrefois des contradictions. On ly a vue dé-
fendue et proscrite publiquement , rétablie et permise ensuite, et si bien
aceréditée , non par arrét de religion, mais par tolérance , qu'il est rare
que les Turcs et les autres Mahométans yeuillent se résoudre a s’en passer.
Cependant le scrupule que le café cause aux dévots du Musulmanisme n'est
rien , nous dit-on encore, en comparaison de celui que leur donne le
tabac. Personne nignore quil eniyre, et fait un effet presque semblable a
celui du-yin et de Yeau-de-vie ; mais uné raison plus forte le rend odicux a
ces déyots, dont, pour le dire en passant , un yoyageur, homme de mé-
rite (a) ; nous parle comme de censcurs orgueilleux et méprisans ; c’est-a-
dire, fort semblables aux dévots des autres religions. Cette raison est fondée
sur une espéce de prophétie attribuée & Mahomet, par une tradition assez
répandue. parmi les Mahométans : ct, comme cette prophétie désigne
comme faux fréres ceux qui introduiraient l'usage de fumer du tabac, cen
était bien assez pour rendre cette plante odieuse 4 des Musulmans scru-
puleux. Voici & peu prés' ce que dit la prophétie : « Il y aura, dans les
»derniers ‘tems , des ‘hommes qui’ prendront le’ nom de -Adusulmans
» ( Mostems, Cest-d-dire, fidéles ) sans l'étre yéritablement ; lesquels , par
» le moyen dune pipe, ‘attireront et renyerront ensuite Ja fumée d'une
»%' plante nommée tabac'». Mais’des‘scrupules de cet ordre ne sont bons
quaux: dévots de profession. 'La‘yoix générale’ est-pour le tabac: et pour
le café : les Orientaux ne’ sauraient se'passer dée‘T'un ni‘de l'autre; et leur
dire ordinaire est qu'il faut une tasse de café avec une pipe de tabac pour
faire’ un‘régal'dans les formes. Les Persans ne yantent pas moins’ lé mérite
de Tun et ‘de Vautre , et ne-manquent guéres‘d'accompagner une tasse de
café dune ‘pipe de tabac’, en disant que ‘celui-ci est ‘en quelque facon le sel
de Vautres 0) 0) fe tnpate ce ya ah Satara benim st
© Les rigides , ‘continue-t-on , jugent tout aussi mal de Topium ct du heng;
et cependant; malgré cela; rien nest plus commun quie T'usage qui se fait
de ‘ces deux drogues. Le heng (b) est une composition de feuilles de chanyre
mises en pillules ou en conserve ; qui, de méme que'lopium, étourdit et
‘cause une espéce diyresse , dangereuse par'ses suites; sur quoi je renyoic
» Chardin‘et aux autres yoyageurs.Au reste , il n’est pas nécessaire dé
faire remarquer encore que la politique (c) n’a pas moins de part
que la religion 4 la défense des boissons qui ont été spécifiées ici, et sous
le nom desquelles on doit comprendre sans doute tout ce qui eniyre ;.6tour-,
By Leb eta : yin} i Pug g STEEP g
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‘(a)’ Ricaut; lib? 2} ch.'25 de V Etat del Empire Ottoman. aren
. (6) Ou Benge ct Benghe: On prétend que c'est proprement la. jusquiame , qui ala qualité
Wenivreret.d’endormir; mais les Arabes donnent aussi ce nom de ‘Heng ou Benge aux feuilles
ae ern . vee et ils. ca aeevet ance cel le de thériaque. Elles produisent les mémes effets
isn ian ee et Us ;s@, Servent, aussi fréquemment de ces. feuilles de chanyre, que de la
(c) Voy. aussi une
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note sur le Catéchisme des Mahométans.-