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SUR LE KORAN, rol
DISSERTATION
SUR LE KORA N.(4)
~
A
Ou dit Al-Koran chez les Mahométans, dit V’équivalent de ce qu’est la
Bible chez les Chrétiens. Ces deux mots signifient également le (6 ) livre
par excellence. Le Koran a regu aussi le nom d4/-forcan, ce qui veut dire
distinction , parce quil distingue Je vrai du juste, et ce qui est faux de ce
qui ne Yest pas; ou plutét, dans le méme sens que les Juifs emploient le
mot de Perek ou Pirka, pour désigner une portion de lEcriture. Il porte
encore le nom de Kitab, cest-a-dire , le livre, et d.ALMoshaf, \e volume
ou le code par excellence ; et ce nom fut donné au Koran par (c) Abu-Becre ;
qui, dit-on , rassembla les feuillets dispersés du Koran , et les réunit en un
seul yolume. Enfin on lappelle aussi 4/-Dhikr et Tanzil.. Al-Dhikr yeut
dire remontrance ou exhortation; (d) Tanzil, une chose descendue du
ciel : A cause de quoi, les Musulmans écrivent ce qui suit en lettres dor
sur la couverture de leurs Korans: « Quill n'y ait que des personnes pures
» qui se donnent la hardiesse de toucher ce livre. Ce Koran est un pré-
» sent descendu du ciel, et envoyé de la part du roi des siécles». Que ces
noms donnés au Koran. soient des épithétes absolument.semblables aux
ndtres quand nous parlons de la Bible, c’est de quoi personne ne doute ;
et, yraisemblablement , les Mahométans pourraient donner un pareil dé-
tail touchant nos livres sacrés, et copier nos idées et nos réflexions géné-
rales, comme nous copions ici les leurs. J’oubliais presque les sarnoms de
noble parole ( Kelam Scherif') et de livre précieux ( Ketab-Asiz ) qu’em-
ploient ordinairement Jes Musulmans en parlant de leur Koran. Cest. d'Her-
belot qui dit cela, et qui ajoute « que quand les auteurs Musulmans citent
» quelque passage de ce livre; cest en écriyant seulement en gros carac-
» tére ou en lettres rouges : Diew dit ».
Le Koran est diyvisé en-cent quatorze chapitres qui ne sont nullement
(a) Le fond de cette Dissertation est presque toujours tiré du Discours préliminaire de
M. Sale sur le Koran, et de la Bibliothéque Orientale de M d@’Herbelot.
) Al-Koran signific proprement lecture. La premiére syllabe est un article. Selon la méme
signification , les Juifs appe lent la Bible, Micra, de cara, lire. Le mot arabe Koran vient
aussi du mot hébreu. D’autres prétendent , parmiles docteurs Arabes, que le mot de Koran
vient du verbe Caraa, qui veut dire assembler ; ainsi Koran signifierait collection, parce que
le Koran a été donné par chapitres et par versets, contre Yopinion de ceux qui prétendent quil
a été forgé tout dun coup. Le P. Maracci est un de ceux quile croient, et l'on peut voir ses
yaisons dans la premiére partie de son Prodrome , ow il traite du Koran.
c) Premier Calife apres Mahomet.
(d) D'Herbelot , dans sa Bibliot.. Orient. , article du Koran.
Tome FV. 27,