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oh DISSERTATION
g. VIL.
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Réfutation de ce qu'on dit communément , quil nest pas nécessaire d’étudier
la Religion Mahoméiqne.
Mais, dit-on , nous n’ayons pas beaucoup de commerce avec les Maho-
‘métans; ils refusent de disputer de religion avec nous; mais enfin , sil faut
absolument disputer contr'eux ; nous avons le secours de plusicurs livres
latins pour les combattre. Pourquoi donc perdre son tems a étudier'Arabe,
et quelle en est Yutilité? ~~ noe -
Répondons d'abord 4 ceux qui ne croient pas que l'étude de la religion
mahemeétane soit nécessaire, sous prétexte , disent-ils, que nous n'ayons
pas beaucoup de commerce ‘ayec les -Mahométans. J’ayoue (a) que nous
nen sommes pas si yoisins que les Catholiques Romains et d'autres sectes
chrétiennes , et fajoute que je ne youdrais pas qu’on sappliquat a réfuter
Mahomet , préférablement aux adyersaires qui sont au milieu de nous , ou
avec lesquels nous avons des liaisons continuelles. Si lon interprétait ainsi
ma pensée , on se tromperait fort et lon me ferait injure; mais , bien loin
de pouyoir dire que nous n’ayons aucun commerce avec les Mahomeétans ,
nous ayons des relations trés-importantes ayec eux-d Constantinople ,. sur
les fronti¢res de la Hongrie soumise au Mahométisme ,, dans Empire ture,
aux cétes d'Afrique ; dans la Syrie , dans la Perse , dans les Indes orien-
tales , ob nos colonies et les yilles que nous fréquentons pour notre com-
merce renferment un nombre infini de Musulmans. Au reste , quelles mau-
vaises conséquences ne tirera-t-on pas de cette prétendue inutilité d’étudier
des opinions fausses? par 14, on déclare la guerre aux éades , et Yon ruine
les sciences. Quiconque voudra s‘attacher 4 approfondir les choses abstruses
et loignées de Ja connaissance du yulgaire, tel/es que sont les langues et
les meeurs des anciens peuples, ou des nations modernes éloignées de
notre pays, trouyera aussitét des censeurs qui le condamncront lui et son
trayail , en lui objectant que ce trayail est inutile, ct cela sappelle, ce me
semble, accuser les gens d’extravagance. Mais des discours de cette nature
ne sauraient yenir de gens sages, qui montrent par leur vie et par leurs
actions quils ont appris 4 donner une juste valeur aux choses, et a dis-
tinguer les plus importantes de celles qui le sont moins; qui s’attachent
ensuite aux unes ct aux autres, d'une maniére proportionnée 4 leur ya-
leur (6). Quoi quill en soit; je ninsisterai pas dayantage JA-dessus, et il
suffit de dire que, si les censeurs de nos études youlaient eux-mémes ne
sattacher qu’au nécessaire , on yerrait bientét changer Ja face du Chris-
_tanisme, et, au lieu quil est défiguré par les dissensions et les fausses
_ subtilités , ete. , 4 quoi contribue Je peu de soin qu’on a de distinguer les
- choses essentielles' de celles quine le sont point, il reprendrait certaine-
ment sa premiére dignité. Mais nos censeurs ne se trouyent pas dans cette
disposition (c), ils aiment bien mieux blamer le trayail d’autrui. Deman-
4
~ \
(a) Uy a apparence que Vauteur se fait faire cette objection par des Protestans.
(4) Je supprime ici Ponction qui est répandue dans Poriginal.
(¢) Sai prisla liberté Vabréger icile texte , et je me suis contenté de conseryer simplement-
le sens de Voriginal. .