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570° DISSERTATION
Ja patience, la modération , la charité fraternelle et toutes les yertus Chré-
tiennes. Cependant quelques fréres Collégicns , d'une conscience plus tendre
et plus scrupuleuse que les autres , ne youlurent point prendre parti, et,
par-un motif de charité fraternelle , crurent deyoir fréquenter également et
‘tour & tour les deux Colléges. Une autre objection a faire contre ces fréres
de Collége , c'est que légalité qui régne entre eux met en droit un idiot de
parler aussi long-tems qu'un habile homme ; qu'un sayetier y peut aller
_de pair ayec un doctcur consommé ; que Vignorance y peut affronter
le savoir; que l'on est forcé dans des assemblées de cette nature d’écouter
cent extrayagances débitées avec grayité , et d'un air de piété qui unpose
.aux simples. Voici la réponse de ces Collégiens. « Dans les autres sectes ,
» sen trouye-t-on mieux d’étre obligé d’écouter un prédicateur incapable
» gt ignorant, gagé jusqud sa mort pour fatiguer ses auditeurs par son
» incapacité , ct qui ne produit d'autre ayantage 4 Ja religion de’ ses
» paroissiens que de leur apprendre réguli¢rement trois ou quatre fois
» par semaine beaucoup dinutilités dont ils chargent mal 4 propos leur
» mémoire » ? .
Finissons sur ces Colléges par une particularité , qui sera peut-ctre peu
intéressante pour tout autre que pour des lecteurs Hollandais; c'est quen
yertu de cette charité mutuelle dont les Collégiens font profession en s’as-
sistant de tout leur pouvoir les uns les autres, ceux de la plupart des villes
de Hollande ouvrirent leur bourse 4 leurs fréres d’Amsterdam pour fonder
en 1677 et en 1680 le Collége nommé! Orange , et il y a apparence que ,
dans Yoccasion , ceux d’'Amsterdam ont rendu la pareille aux fréres des au-
tres villes. A cela, je dois ajouter que cette fondation est aussi destinée 4
Yentretien d'un assez grand nombre d'orphelins Collégiens, et méme d’or-
phelins d'autres sectes et partis: digne effet de Vhumanité qui devrait ré-
gner dans tous les hommes malgré la différence de religion!
Je dois présentement remarquer ce qui concerne l’établissement de
Rhinsbourg. J'ai. déja dit que ce yillage donne le nom & la secte
des Rhinsbourgeois. Je dois ajouter que le nom de Rhinsbourgeois ne dé-
signe pas seulement les habitans du village, et que, sous ce nom, l'on
comprend aussi des Mennonites , des Remontrans , des. Unitaires , des
Calyinistes, des Luthériens, etc., quise rendent de tous cdtés 4 Rhinsbourg
‘comme autrefois (a) les Juifs se rendaient 4 Jérusalem pour solenniser leurs .
Paques. Ces gens ne sassemblent que deux fois l'année, d savoir : Ala Pen-
tecdte, et le dernier dimanche du mois d’aout, pour célébrer fraternellement
la Céne? et, pour y ¢tre admis, il suffit de vivre réguli¢rement selon les
devoirs que nous prescrit 'Kicriture, quelqu’opinion quills aient dailleurs ,
chacun selon Je préjugé de sa secte , touchant V’essence ct la nature de ce
ssacrement. La yeille de cette communion solennelle est destinée 4 la révi-
sion des péchés , et 4 Ja préparation du coeur. Deux discours précédentla
Céne: Yun sur la Céne en général, et sur la mort de J. C. en particulier;
Vautre sur les motifs qui portent les fidéles Rhinsbourgeois 4 s’assembler
dans ce village; 4 s'y réunir chrétiennement sans distinction de parti, sans
(a) Quoique les assemblées soient comme affectées a Rhinsbourg , il ne faut pas simaginer ,
nous disent ces Collégiens , que nous regardions ce village comme un lieu plus respectable
un autre, ni que nous prétendions que la sainteté y soit plus grande quwailleurs, selon Vidée
que les Catholiques Romains se font @une Eglise eonsacrée solennellement. La yérité est quon
prétend généralement que les Collégiens nommés Rhinsbourgeois n'ont choisi le village de
Rhinsbourg , qu’a cause de leur maniere de baptiser dans une cau courante. On voit ici la re-
présentation de ce Baptéme. Se