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504 | DISSERTATION:
mente A sa mode cette Ecriture , et dit ce quil pense sur Ja religion; soit
‘qu'on prenne ce terme dans sa plus grande généralité , soit quion le ré-
_duise 4 la croyance de chaque secte. A l’égard des femmes, il n’en est pas
comme chez les Quakers: dans le Collége , elles ne disent mot. I] ne s'agit
point non plus ici de lesprit intérieur du Quakerisme , ni de ses impul-
sions, etc. Ce que le Collégien dit est le fruit de ses saintes études , ou de
ses méditations sur la Bible , ou des découyertes qu'il a faites par la force
de son esprit, ou. par un bon-sens naturel. Autre chose 4 remarquer , et
" que toute personne hardie dans ses pensées ne manquera pas d'approuyer;
c'est que le Collége nest jamais soumis 4 lautorité d'un seul docteur , ni
aux décisions de quatre ou cing personnes qui, dans les assemblées de
‘quelques autres sectes , s‘emparent toujours de la parole. Au reste, on ne
doit pas simaginer que le seul Collége des Collégiens soit 4 Rhinsbourg.
Nl y a de ces Colléges dans plusieurs yilles et villages de Hollande , de
Frise et d’Ouest-Frise ; principalement 4:Amsterdam, 4 Rotterdam , &
Harlem, 4 Leyde, 4 Groningue , 4 Lewarde, etc.; mais 4 quoi servirait-il
de faire une plus’ longue é¢numération des vyilles? et pour-les villages,
Sardam est celui qui l’emporte sur tous les autres en ce quil s'y trouve plus
d’une-secte. C'est apparemment 4 ces Colléges que la Hollande doit la
réputation de nourrir autant de religions que dhommes , comme I’ Espagne
et I'Ttalie doivent 4 un certain excés.quil nest pas nécessaire de définir ;
celle d'avoir plus de chapelles et plus.de saints que de déyots : en sorte
quon peut trés-bien appliquer 4 ces ‘derniers ce qu’un des plus beaux (a)
génies del Antiquité a dit de la déyotion de son tems..
_ Quon ne simagine pas non plus que tous ces Colléges sont uniformes ;
ni quils soient réglés sur les mémes idées , ni quils se déclarent obser-
yateurs des’ mémes points de doctrine. J’ai déja dit que chacun peut y
proposer ses sentimens et les défendre, etc. Ce n'est done pas un seul
_ systéme qui fait Punion: il n'y a unité didée que sur la diyinité de Ja Bible :
aprés cela, chacun raisonne 4 sa mode , propose ou objecte , etc. Il, faut
se représenter ici une société de marchands , qui commenteraient ou ex-
pliqueraient un traité sur le commerce ;._ ou de philosophes mélancoliques ,
qui raisonneraient tristement sur les qualités occultes d’Aristote » les tour-
billons et la matiére subtile de Descartes, le systéme de gravitation de
Newton; ou enfin de paysans de la Northollande , qui éplucheraient gra-
yement ent’eux et de point en point toutes les difficultés qui.suryiennent
dans les cas d’ayarie ct autres usages de mer. Ainsi, il suffira bien sans
doute de décrire un de ces Colléges sans quil soit nécessaire de donner la
description de tous les autres. Attachons-nous donc seulement au Collége
d’Amsterdam. : .
Ce Collége (b) s’assemble dans une maison d’orphelins qui a I Orange
pour enseigne. On s’y assemble le dimanche aprés midi, environ l’espace
dune heure , depuis deux heures et demic jusqu’A trois heures et demie ,
et le mercredi au soir , depuis cing heures jusqu’A sept heures ct demie.
On y traite et explique les mati¢res contenues dans le Nouveau Testament,
et cela de suite et par ordre. Le dimanche , on suit les Eyangiles et les
\_ (a) Nostra regio tam preesentibus plena est numinibus , ut facilius possis Deum quam
hominem invenire: Petron.
(®) Une figure représente ici ces assemblées.