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SUR LA DISCIPLINE, et. 3h uh
un autre savant (a) si célébre, si respectable dans toute l'Europe , par son
sayoir et par un mérite quil aurait pu étendre plus loin, s'il avait été moins
persuadé de son étendue. Vaincu par la force de Yamour-propre , ‘comme
le plus ignorant des citoyens de la république des lettres , il sen faisait (b)
beaucoup plus accroire par les qualités qu'il se flattait Wayoir, que par
celles quil avait récllement.
Selon Yanalyse de ce savant journaliste , le docteur Anglais, dans le
discours préliminaire de son ouyrage, établit les Saintes Ecritures pour
Ja seule régle a laquelle on doit examiner Ja Trinité. 01 ne faut point cher-
cher cette régle dans les symboles ni dans les confessions , ni dans les dis
putes , etc. Tout cela se ressent trop de la faiblesse et de Yorgueil de les=
prit humain. Ces symboles , qui, d'abord, n’étaient destinés qu’a servir de
guide 4 la foi des Catéchuménes et des Néophytes , et ne devaient renfermer
que ce que ces Kcritures ont de plus clair et de plus nécessaire a l'instruc-
tion de toutes sortes de gens , furent peu 4 peu. obscurcis par les disputes
et les controyerses. Les confessions de foi se multipliérent, et de méme
les décisions , etc. On surchargea la foi des fidéles , on fit des censures ,
on lanea des anathémes. Tout cela fit des esclaves ou des captifs; et, si
Yon doit croire 4 la lettre que ces moyens ont amené les ames prison-
‘niéres 4 J..C., il faut avouer que les défenseurs des formulaires et les
promoteurs des disputes peuvent se yanter d’ayoir parfaitement réussi.
Cest ainsi qu'on s'éloigna de Ja simplicité des Apdtres. Pour retrouyey
le chemin de cette simplicité , il faut retourner 4-Icriture. Le docteur
Anglais, résolu de n’examiner Ja Trinité que par cette régle, fait quatre
classes des passages qui concernent les trois personnes qu'elle comprend.
Dans la premiére ; on trouve ceux qui regardent Dieu le pére, ot il est
qualifié seul Dieu, Dieu absolu et, par excellence , avec des titres, des
épithétes , des attributs , qui ne conyiennent qu’d l’Ktre des Etres , avec le
droit supréme de receyoir seul les yoetx et les pritres des hommes , etc. Dans
la seconde , on trouve les passages ole fils de Dieu est nommé Dieu ;
ou il est dit que le monde a été créé par lui; ou les titres les plus sublines,
(a) Jean le Clerc , mort le 8 janvier de Pannée courante 1736, 479 ans, .
(6) On ne saurait refuser Fimmortalité a Pérudition de Cet illustre savant. I] a fait d’excellens
ouyrages , mais il avait aussi le défaut d’en faire au-dessous du médiocre: Ebloui de sa yaste va-
pacité, il se croyait propre 4 tout, au-dessus de tout. Il s’est qualifié désintéress¢ ; cependant il
yendait sa plume et son savoir-faire , comme le moindre miercier de la République des Lettres ,
et brochait alors & tout prix & Pimitation des plus vils manoeuvres du Parnasse. I] est dénné
pour rendre toujours justice’ au mérite et aux talens d@autrui, il a méme publié bien haut ce
devoir , comme le premier ‘axiome de la yéritable science : cependant il a fait les éloges de
plusieurs illustres morts, uniquement, ce semble, pour les déprimer ; de quoi l'on trouve | des
exemples assez fréquens dans ses Bibliothéques iniverselle , choisté » anciénne et moderne ,
ouvrages remplis neanmotns @excellentes choses. | Il a youlu, passer pour modeste; cependant
il n’a guéres accordé son estime et son amitié qu’atfx savans qui ont eu l’adresse, ou Ia
complaisance de le louer, et de lui faire Ja cour; aux auteurs qui se sont mis soiis sa pro-
tection; & ceux qui ont cité fréquemment et dveo emphase ; 4 tout nouvel écrivdin, qui,
pour Commencer $a réputation, s'est mis @abord humblement & loinbre de ce redoutable jour-
naliste. Dans ses extraits , Pouyrage d'un nouveau venu ne lui paraissait jamais que taré , jus-
qu’h ce que le nouveau venu ett acquis cé déegré Mhumilité qui lui épargnait la censiire , ow Jui
gayriait tout au moins Pindulgence du’ censeur. I se disait homine fai ible , il Va répété sou-
vent; mais , 4 douze lignes de la, il oubliait toute sa faillibilité, et plombait hardiment de soh
sceau ce qu'il destinait 4 étre immortel. A tout écrivain obscur, selon lui, & tout auteur ano-
pyme, il manquait rarement de faire sentir la pesanteur de sa plume. Enfin,-il exhortait tout
Je monde et particuligrement les savans 4 la modération chrétienne , et cependant il nia jamais
eu Ia force dé supporter tranquillement le plus petit reproche, ni la nidindre contradiction.
Tome IF’. 86
Ny