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jo2 «=| MEMOIRES: HISTORIQUES
la tolérance des censcurs. royaux , qui lui ont passé des réflexions judicieuses,
mais humiliantes pour la cour de Rome , ‘et méme pour celles de quelques
autres. souverains ; 3 tandis que ces mémes. censeurs’,: souvent ‘allarmés du
mauvais ‘sens’ qu’ on ‘peut .donner & un ‘mot’ trés-innocent de’ soi-in¢me ,
forcent les auteurs 4 refondre tout un chapitre , et méme tout‘un ouyrage.
Siln’y a point de mystére dans-une conduite si inégale , on: pourrait peut-
_ étre dire qu’ll n’est pas, de Ja prudence de. permettre’ Vi impression des livres
qui décrient un joug quon établit insensiblement dans le royaume. Nous
allons présenter quelques obseryations sur-ce dernier ouyrage.
1°, L’auteur des Mémoires soutient, ayec beaucoup de justice , ‘que la
. force, la violence et les tourmens ‘sont des moyens dont la primitive Eglise
ne s'est jamais seryie pour ramener les Hérétiques dans son sein. 'M. Lim:
borch et lauteur de Histoire del’ Inquisition poussent plus loin le paralléle
de la conduite ancienne’et de la nouvelle 4 cet égard; ct, quoiquil y ait
toujours eu’ des hommes enclins 4 persécuter les autres, et que ‘TKeglise
orthodoxe n'ait pas toujours été assez épurée de ce leyain , on peut “dire
néanmoins qui ‘ayant le douziéme siécle on mayait rien yu de pareil a Vin-
quisition , quoiquil y ait eu de tems en tems des ecclésiastiques qui éri-
geaient la persécution en ‘justice sainte et salutaire (a). Tertullien, dans
son apologétique , dit aux Paiens que 4 ‘sil n'y a point dhomme qui yeuillé
étre honoré par force, ‘a plus forte raison ne doit-on pas croire que Dieu
se plaise. aun hommage i involontaire. Il s'explique d'une maniére encore
plus forte dans un ouvrage (b). homme: a naturellement le droit’ et le
/ pouyoir d'adorer ce que. on lui semble ; et la religion de Yun ne fait ni
bien ni mal a Vautre. Ce n'est point, a Ja religion de forcer 4 Vembrasser ;
il faut quion Ja recolye’ yolontairement, et non point par violence’, ete.
Saint Cyprien condamne aussi positiv ement Ja contrainte : il marque méme
cette différence entre l'Eglise de YAncien Testament et celle du Nouyeau (c),
que , lorsque: ‘Ja circoncision de‘la chair subsistait , on faisait 1 mourir par
Vépée ceux qui désobcissaicnt aux prétres ; ; au lieu que , depuis que la cir-
concision spirituclle avait commencé , les orgueilleux et les’ réfractaires
nétaient tués que par le glaive spirituel , lorsqu’ on les retranchait de
VEglise. Le cardinal Bellarmin , qui cite ce Saint comme s'il edt conseillé de
faire mourir les Hérétiques, se serait bien passé de faire une si mauyaise appli-
cation dun’ passage: ott Saint Cyprien exhorte Jes pécheurs a souffrir le
martyr pour I'expiation’ de leurs ’ ‘péchés. Ce cardinal , pour: le dire’ en
passant , était un homme livré aux opinions ultramontaines $ et son pre-.
jugé lui faisait, trouver, dans les passages des peres de Yécriture , des sens
qui semblent fayoriser la‘cour de: Rome; mais qui, lus ailleurs ¢ que dans
Tes citations qui “il présente , 2 ‘signifient souvent tout autre chose.’ ‘Lactance
est encore plus fort, et on: “peut lire ce quil dit ‘sur ce sujet ‘dans son’
livre V, chap. 20. L¥glise vécut dans ces’ sentimens ‘de’ paix et de douceur
jusqu’d ce que les empercurs sétant souinis 4 Téyangile , on vit des évéques,
employer peu a peule crédit quills avaient auprés des puissances pour acca-
bler ceux’ qui ne se soumettraicnt pas A Ja juridiction ecclésiastique ; ct, dés
quils ne furent plus persécutés , ils devinrent persécuteurs (d). On se con-
“ (a) Cap, '2 °
- (bY Ait Scapa. Cap. 3 Bo
“(ec 3 pit Pa. 62. ert. 4 rs oho .
(d) Livre LE: poo tge Fe : : : ee us
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