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CONCERNANT L’INQUISITION. 365 %
On nous excusera si nous entrons dans le dégotitant détail des saletés
qui sont dans les prisons du saint office ; mais comme l'on juge qu'il est &
propos de donner une juste idée de ce qui s'y passe , il faut nécessairement :
en expliquer les particularités,: Les meubles dont ces vilains:- cachots sont iT
garnis ; consistent en quatre pots de terre pour uriner, et un plus grand
que Jes:autres pour satisfaire aux:autres nécessités naturelles , qui tous ne ees
sont:yuidés que tous les huit jours. od
On laisse a juger de cette premiére circonstance , quelle doit ¢tre lin- bd
fection que souffrent les pauvres prisonniers contraints de rester pendant \
huit jours:ayec tant dordures. En effet, la puanteur y est telle, que sou-
vent , et surtout pendant l’été , les vers se répandent par toute la chambre,
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et la‘mauvaise odeur qui en exhale est telle, que c’est comme une espéce ‘ S
de miracle que ceux qui sont ainsi renfermés y puissent résister. Il arrive : if
aussi de-la,:que ceux qui sortent dans les actes de foi, sont ordinairement 4 :
si changés et si défigurés , qu’on ai quelquefois peine a les reconnaitre , et cA
quils paraissent moins des personnes yivantes , que des morts que Yon fait
marcher ayee des ressorts. lly a.dans chacun de ces cachots une estrade
gui en occupe la moitié; c'est la dessus que se couchent les prisonniers ;
et !humidité de ces chambres est si prodigieuse , que les nattes et les mate-
lats qui servyent a ces infortunés , s'y pourissent en irés-peu de tems. ,On
met ordinairement dans chacune de ces cellules quatre ou cing personnes
ensemble, et méme quelquefois davantage; et en ce cas, ceux quine peuvent a
ayoir place. pour dormir sur l'estrade , sont contraints de coucher par terre .
au milieu des ordures: Dans quelle génante situation doivent étre cing
personnes dans un si petit lieu, avec tant de yaisseaux pleins de saletés ! |
On donne a peine dans linquisition 4 des hommes viyans autant de terrain Pf
pour se coucher, que l'on en accorde aux défunts pour leur sépulture.
Telle. cependant que nous yenons de la dépeindre , est Ja forme des
prisons de Coimbre et d’Eyora : celles de Lisbonne sont un peu plus
grandes et mieux éclairées.
Il arrive. quelquefois quil n’y a qu'une personne dans un cachot, et lon
y en renferme plus ou moins a proportion du nombre des prisonniers , et -
selon quil y a plus ou moins de tems que lacte de foi n’a été célébré. Ces
affligés ne sauraient néanmoins dire sil leur est meilleur d’étre seuls ou
détre en compagnie ; car étant seuls, ils souffrent les horreurs d'une soli-
tude affreuse ; et s'ils ont des compagnons, il leur en faut’ supporter les
mauyaises humeurs , les infirmités et les défauts ; mais les plus facheux et
les plus dangereux camarades qu'un prisonnier puisse ayoir, sont ceux qui
ont déja ‘fait leur confession , parce quiils ne cessent dinsinuer aux autres
den faire de méme , en leur remontrant que c'est 'unique moyen qui leur
reste pour sauyer leur yie, et que Wailleurs ils ne doivent point ayoir fa
honte de faire ce’ que. tant d’honnétes gens, et ce queux-mémes qui leur :
parlent ont fait ayant eux; de sorte qu'un misérable Chrétien se trouve a
dans une étrange situation , ayant, outre ses propres peines , tant de con- :
versations désagréables 4 souffrir , qui ne font quaugmenter son embarras. .
En effet’; il y a lieu de douter si ceux qui lui uennent de semblables dis- "4
cours ne sont pas dunombre de ses accusateurs , et st leur déposition n'est ro
pas un obstacle a sa liberté. ary
Les plus malins et les plus rusés d’entre les prisonniers s'appliquent ainsi
4 persuader aux plus simples, de charger par leurs confessions ceux qui
Tome IT. 92
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