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358 « MEMOIRES HISTORIQUES
comme il Yordonna effectiyement , loin de lui mériter une peine aussi igno-
minieuse que celle qui lui fut-imputée aprés sa mort, deyait au contraire
lui attirer des actions de graces immortelles de tout sonroyaume, et rendre
la conduite des inquisiteurs odieuse 4 toute la terre.
Mais Vinquisition , encouragée par limpunité de cet attentat, a “depuis
continué ses rigueurs , ou plutét ses cruautés sous lerégne de Don Alfonse ,
et sous une partie de celui de Dom Pedro , pendant Ta régence duquel , et
enyiron Tannée 1672, ilarriya qu'une des églises de Lisbonne fut yolée. On
enleya le Saint Ciboire avec les autres yases sacrés , et on jeta, de tous
cétés les hosties consacrées; |
A peine se fut-on apergu. de cette hortible profanation, le matin en ou-
vrant l'église, que le. peuple y accourut en foule, et il n’y eut presque per-
sonne parmi ceux. qu’ on nomme anciens Chrétiens , qui ne crut fermement
que ce sacrilége ayait été commis par quelqu’ un dentre les Chrétiens
nouveaux.
_ Les seigneurs de la Relacam , qui est le parlement. de. Lisbonne, don-
nérent dabord leurs ordres pour quill fit fait une visite exacte dans les
maisons de tous ceux qui étaient soupconnés de ce crime; et cet. ordre fut
exécuté ayec tant de.séyérité, quon. youlut sayoir en détail ow avaient passé
la nuit précédente ceux qui nayaient pas resté dans leurs maisons ; pour
quelles raisons ils sen étaient absentés , et en quelle compagnie ils avaient
été. On arréta sur les moindres indices une infinité de personnes de tout
sexe, de tout Age, qui furent conduites dans les prisons du parlement. On
les examina avec toute l'exactitude possible ; mais , aprés tout, on ne put
découvrir les auteurs de cet énorme attentat.
» Linquisition trouyait cependant fort mauvais que les. juges séculiers
eussent pris connaissance de cette affaire , ce qui néanmoins fut un grand
bonheur pourles Chrétiens nouyeaux, qui auraient eu. sans doute beaucoup
plus souffrir si si, dans cette occasion, les poursuites ayaient été faites parle
Saint Office.
Les ennemis des nouveaux x Chréticns se servirent de ce nouyeau prétexte
pour exciter contre eux la fureur du peuple, qui n’était déja que trop porté
ales hair et 4 les persécuter. Le désordre alla méme si loin , qu aucun ‘de
ces infortunés n’osait presque plus se montrer en public , et qu’ on mit-en
délibération au conscil du roi sil ne serait pas 4 propos de. chasser: pour
une bonne fois tous les chrétiens nouveaux du-royaume.
Alors les inquisiteurs qui sont les persécuteurs d office de tout ce qui on
appelle Christiams novos, semblérent avoir tout d'un coup. oublié leur haine
et leur faux zéle ; en sorte que , non-seulement ils n’opinérent point pour
Fexpulsion, mais quencore ‘ils s'y opposerent de tout leur pouvoir. Ils allé-
guaient pour raison dune conduite qui surprenait tout le monde , qu’on
ne pouyait en conscience enyoyer dans des pays étrangers ; ou chacun vit
comme il Jui plait, des personnes faibles et chancelantes en Ja foi, lesquelles ,
n’ayant plus rien qui les retint dans le deyoir , abandonneraient bientot tout-
a-fait Ja religion chrétienne. . ot :
Mais les personnes tant soit peu éclairées concurent - aisément que les:
ministres du Saint Office n’en usaient de la sorte que par la crainte de yoir
diminuer leur autorité si l'on chassait de YEtat les Chrétiens nouyeaux ; et
de perdre par-la les moyens de satisfaire leur insatiable ayarice ; ces mal-
heureux étant leur proie la plus ordinaire , et presque Tunique objet de
Teurs persécutions.
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