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Wistisiye Wa 8 Ey ~t
LE THEATRE
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vient a s’imaginer qu'il a été trompé et que son enfants uo pent
gargon de trois ans, qwil adorait, n’est pas de lui. uste
moment oi il vient d’étre foudroyé par cette révélation (c'est la
nuit), il entend la fenétre s’ouvrir doucement et un homme
%
entrer dans sa chambre a pas de loup. Il saute sur lui et le
rend ala gorge, croyant tenir le larron de son honneur. Point
i > jmple cambrioleur, connu sous le nom
du tout, c’est un simp i 5
pittoresque de la Limace. Une idée infernale passe par le
Cliché Larcher.
GEORGES DE KERLOR
(M. Marquet)
FANFAN
(Mile M, Mellot)
cerveau du mari outragé. Il court au berceau de l’enfant qu’il ne
croit plus le sien. Il le jette a la. Limace avec une bourse :
« Emméne-le et fais-en un chenapan comme toi. »
Tout le drame part de cette histoire qui remplit les trois
premiers tableaux.
Deuxiéme partie et quatri¢me tableau. Dix ans plus tard.
Nous retrouvons la Limace et sa digne compagne, l’horrible
Zéphirine, sur une place publique, dans une roulotte de saltim-
banques. Ils ont avec eux deux jeunesgarcons, l'un de treize ans,
l'autre de douze, Fanfan et Claudinet. L’un d’eux doit étre le
vicomte de Kerlor. Mais*nous n’en savons rien. « Les deux
pauvres petits étres, mal nourris, battus, contraints & mendier
et 4 voler, se serrent frileusement l'un contre l’autre. Claudinet
est le plus faible ; il a une mauvaise toux, et la Limace tire parti
de ce visage souffreteux, de cet aspect malingre de l'enfant pour
exciter ]a compassion et provoquer de plus abondantes auménes.
Fanfan s'est constitué le défenscur de Claudinet, et c’est lui qui
s‘offre aux coups, quand la brute de saltimbanque veut frapper
son petit camarade. »
La sctne, qui ouvre le quatritme tableau et qui met en
présence a coté Pun de l'autre, les «deux gosses», est émouvante,
I] faut en citer quelques traits:
Craupixer. -- T’apportes du bois, Fanfan !
Fanran. — Voila! Ah! c'est lourd!
Craupixer. — Faut souffler maintenant.
EB DARDT
(M. Decori) (M. H, Martin)
je TABLEAU. — L’Feluse du Pont @Austerlitz
MULOT
(M. Gontier)
Fanran. — Eh! bien, laisse-moi, ca te fait tousser. Cay est! le feu
est pris. .
Craupiner. — V'la la marmite. :
Fanran. — Et rien a mettre dedans, que de l'eau!
Craupiner (montrant la roulotte). — Ils pioncent toujours 1a-
dedans.
Fanran. — Ce nest pas étonnant. Hier soir, ce qu’ils étaient
poivres !
Craupinet, — Il n’a rien dit pour ce matin, papa la Limace ?
Fanran. — Si, il a dit: « Demain, nib de braise; on s’enfoncera
des briques. »
Ciaupiner. — Ca veut dire qu’on ne mangera pas! Mon pauvre
Fanfan!
Fanran, — Oh! vois-tu, c’est rien d’avoir faim. Mais c’est quand je
pense que tu as faim aussi. Alors, ca fait comme deux faims qui me
tourmentent...
La scéne se poursuit sur ce ton. Elle produisit et elle produit
toujours un grand effet. Ici, les yeux se mouillent et les mou-
choirs se montrent. « Il faut dire que l’auteur a rencontré pour
jouer ces deux réles deux artistes dun rare talent, Mademoiselle
Mellot et Mademoiselle Héléne Reyé. Mademoiselle Mellot, c’est
Fanfan, et comme elle est charmante, sous le travesti, avec son
petit air sauvage et ses yeux d'un noir farouche! Mademoiselle
Héléne Reyé préte & Claudinet une grace morbide des plus
touchantes: elle a des gestes étriqués, des regards navrés oti se
décélent la souffrance et la résignation du chien battu. »
Fanfan protége Claudinet. Nous allons bientét voir Claudinet
aider Fanfan,