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extraits. L’ceuvre en question n’a jamais étéjouée. Et qui,
aujour@hui, lit Je Théatre impossible ? théatre inédit,
pourrait-on dire. Voici la scéne :
« Le Ror. — Alors, vous avez dormi ?
Le Prince. — Fort bien, je vous remercie.
Le Ror. — Dans un fauteuil ?
Le Prince. — Oui, Sire.
Le Rot ;exaspéré). — Dans un fauteuil !
Le Prince. — Ai-je mal fait ?
Le Ror. — Est-ce que je vous ai marié pour dormir
dans un fauteuil? Est-ce que j’ai fait venir une princesse
de sang royal, est-ce que j'ai donné des fétes publiques
qui me cofitent plus decent mille écus pour que mon
glorieux fils ronflat comme un sabot entre les bras d'un
fauteuil ?
Le Prince. — Eh! mon pére, vous ne m’avez pas
dit que je dusse faire autre chose !
Le Ror. — Ventre-saint-gris ! comme disait Henri 1V
(il se découvre), il est d'un sang-froid qui m’exaspére. II
me semble pourtant, monsieur, que votre fiancée n’Ctait
ni laide ni dégotitante !
Le Prince. — Elle ! mon pére! C’est la plus aimable
et la plus parfaite de toutes les femmes, et je l'aime
de tout mon cecur.
Le Ror. — Mais alors, c’est elle qui vous a mal regu,
repoussé, decouragé ?
Le Prince. — Au contraire! Elle m’a dit qu’clle
mVaimait, et cela dans le langage le plus doux, accom-
pagné des regards les plus tendres qui se puissent ima-
giner. /
Le Ror. — Hé bien ?
Le Prince. — Hé bien ?
Le Ror. — Hé bien? Qu’avez-vous fait quand vous
avez su que vous étiez aimé de votre femme ?
Le Prince. — Je l'ai remerciée sincérement, ¢t,
supposant qu'elle devait avoir grand sommeil, je lai
conduite jusqu’au seuil de sa chambre, afin qu'elle se
mit au lit.
Le Ror. — Ah! c'est affaire & vous, et j'ai donné le
jour A un vert galant de lespéce la plus rare! Vous
devriez mourir de honte! Un prince de vingt ans, grand
comme pére et mére ! .
Lr Prince. — Au moins daignez me dire ce que j'ai
fait de mal !
Le Ror. — Morbleu! mon cher, vous étes d'une
innocence impayable, mais vos gouverneurs me la paye-
ront. (J! se pend a deux ou trois cordons de sonnette. Entrent
plusieurs domestiques.) »
Plus prés de nous, Alphonse Daudet nous a laissé
la description, presque définitive, des souffrances qui
attendent et des dangers qui menacent Jes Rois en exil:
livre dune émotion pénétrante, qui nous dit la déca-
dence et la fin des rois déchus.
*
+
En rappelant ces souvenirs j'ai voulu montrer, d'une
touche rapide, comment des sujets identiques se trans”
forment suivant les temps et suivant les écrivains. Ainst
documentés, nous verrons mieux la fagon dont Tauteur,
a la fois sentimental et ironique qu’est M. Maurice
Donnay, a traité, 4 son tour, d’abord sous la forme d un
roman dialogué, ensuite en comédie, des situations 00
un lecteur averti retrouve a la fois ’écho de 1a libre fan-
taisie d’Edmond About et de l'étude minutieuse d’Al-
phonse Daudet.
Au premier acte, nous somm
travail de la reine de Silistrie. Ne cherchez pas sU
es dans le cabinet de
rla
LE COMTE DE RONCEVAL (M, Guy)