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son ae
LE THEATRE 03
mais le duc l'emméne, et Mrs Tudway s’en va derriére eux, sans
avoir fait le moindre accroc a sa réputation.
Au second acte, le balcostumé de Mrs Tudway bat son plein.
Nous y retrouvons tous les personnages de l’acte précédent;
Mrs Tudway y figure en Madame Du Barry, dans un joli
costume rose constellé de pierreries; son mari, qu’elle croit en
voyage, y estaussi, déguisé en conspiratcur, enveloppé d'un
long manteau et masqué. C’est un joli tableau, plein d’anima-
tion et de gaieté, dans un agréable décor. Ce qui nous surprend,
cest d'y voir lady Algy, qui ne connait ni Tudway nisa femme;
mais M. Carton avait besoin de lady Algy pour une scéne finale
qui ne manque pas de charme, et c'est ce qui explique sa pré-
sence au bal de Mrs Tudway.
Algy, qui a trop bien diné, arrive enfin, botté, cuirassé, l’épée
au flanc, la perruque embroussaillée; il a choisi, pour déguise-
ment, Vuniforme du duc de Malborouigh 4 Malplaquet. Cette
scéne d’ivresse, trop longue mais amusante cependant, est jouée
avec beaucoup de finesse et de mesure par M. Hawtrey. Un co-
médien moins habile l’edt tacilement rendue déplaisante; a force
@habileté, de tact, de bonhomie et d’art, M. Hawtrey en a fait
"quelque chose de trés dréle; c’est un véritable tour de force.
Pendant que lord Algy reconnait, dans Mrs Tudway, la
femme du portrait, lady Algy a entendu Quarmby donner ren-
dez-vous pour le lendemain soir, chez Algy, 4 Mrs Tudway.
C’est décidé, les deux amants ont résolu de fuir ensemble sur le
continent. Cette découverte la ravit, car, au fond, elle aime son
mari.
_ Tudway, voyant Algy causer avec sa femme et croyant tou-
jours que lord Algy est la cause
donne ala femme de son ancien ami Tudway le conseil de
s'en aller, non avec un dyspeptique comme son frére, mais
avec-un riche et beau garcon qui lui fera passer d’agréables
moments et qui, trés certainement, la JAchera un beau matin.
Vous voyez, maintenant, la fin de la piéce. Tudway, arrive
en coup de vent chez Algy, qui a cependant le temps de faire
entrer Mrs Tudway dans une autre chambre. « Ot est ma
femme? —Je n’en saisrien, dit Algy. — Elle est ici. — Non.» La
discussion continue quand paraissent— naturellement — le duc,
qui fait des reproches a son fils, et le marquis de Quarmby en
complet de voyage. « Quel costume! dit le duc: ot allez-vous
donc? — A Brighton, » répond Quarmby fort embarrassé.
Mais tout cela ne fait pas l’affaire de Tudway qui réclame sa
femme et veut entrer de force dans la chambre oui est cachée
Mrs Tudway. La discussion s’échauffe; Tudway s’élance vers la
porte, Algy Je repousse; les deux hommes s’empoignent; le
duc et le marquis se précipitent... «Je vous dérange » fait
une voix. C’est lady Algy. « Ot est Mrs Tudway? demande-
t-elle. Oui, je lui ai donné rendez-vous ici pour aller au
Skating.»
Tout s’explique a la satisfaction générale. Tudway sort avec
sa femme, laquelle jure une éternelle amitié a Lady Algy qui
Va sauvée. Quarmby, enchanté d’en étre quitte pour la peur,
s’en va 4 son tour, suivi par le duc, et lord et lady Algy restent
face a face.
Algy s’apercoit que sa femme est jolie; Lady Algy, de son
cété, trouve que son mari n’est déja pas si mal. « Pouvez-vous
me donner V’hospitalité cette nuit ? » demande-t-elle 4 Algy,
comblé de joie, et le rideau
tombe.
de ses malheurs conjugaux,
intime a celui-ci l'ordre de quit-
ter la maison. Algy, dont
Pivresse a augmenté a la suite
@un souper aussi bon que son
diner, comprend 4 peine; il est
la, hébété, incapable de se
rendre compte de ce qui se
passe.« Algy,- fait une voix,
Algy! »
Il a un éclair de raison.
« Cécile! s’écrie-t-il. — Oui,
cest moi, dit lady Algy, venez. »
Et elle Pentraine.
, Trés jolie, cette fin d’acte, et
@un effet touchant. Elle est trés
bien menée par M. Hawtrey et
Par Miss Compton.
Nous nous retrouvons au
troisitme acte, chez lord Algy.
C'est le soir. Algy vient de ren-
trer: du diner et du bal de Ja
veille, il n’a conservé’ qu’une
nouon confuse. Mrs Tudway,
fidéle au rendez-vous, arrive
bien décidée a se faire enlever
Par Quarmby. Algy la dissuade
€ son projet. Mrs Tudway est
entétée, «J'ai son cecur, dit-elle
en parlant de Quarmby. — Oui,
It Algy, mais avec son cceur
Vous aurez son foie. Si vous
tenez absolument a faire une
bétise, ‘prenez un garcon qui
connaisse la vie; au moins
vous aurez eu un peu de bon
temps. »
Jaidéja ditcombien M. Haw-
, trey est bon dans la scene du
ae bal; il ne lest pas moins dans
i les deux autres actes ot, en
i cadet de famille décavé, il a cette
: hautaine indifférence du jeune
i aristocrate anglais que le jeu,
; Ies courses et la vie 4 outrance
5 ont fatigué; mais qui conserve
i toujours sinon les principes —
t | Algy n’en aguére etceux qu'il a
| * ne sont pas fameux — du moins
:
i
é
a
ke
:
F
ng
Sc nvtitey ast eae i,
Ny
we les apparences d'un galant hom-
's me, d'un gentleman, pour par-
* ler comme les Anglais.
Tout a fait bonné aussi, Miss
Compton, dans son réle de fem-
me émancipée mais qui ne dé-
passe pas les bornes d'une
flirtation active a laquelle elle ne
se livre, apparemment, que
pour obtenir des « tuyaux »,
pour parler l’argot qui a cours
dans la piéce de M. Carton.
Quanta Miss Ward la petite
femme & qui il faut du bleu
dans son existence, elle . est
jolie et porte trés bien de trés
élégants costumes. M. Eric
Lewis est un Quarmby mar. et
dyspeptique 4 souhait; M. Wil-
liams un mari ridicule suffi-
sant, et M. Kemble un duc: qui
manque d’allure.
La piéce est bien écrite, le
dialogue est vif et spirituel et
Cest contestable comme
Morale, et lord Algy n’est pas
le gentleman pour lequel on voudrait le faire passer. I] est
déja peu excusable de favoriser Lintrigue de son frére avec
une femme mariée inconnue, il ne l’est plus du tout quand il
Cliché Alfred Ettis ‘Londves)
urs, TUDWAY (Miss Fannie W
“——1 Vintérét se soutient d'un bout a
“) Yautre des trois actes. Seule-
ment, mallez pas prendre lord et lady Algy pour autre chose
iL sont, c’est-a-dire des exceptions,
uw PAUL VILLARS.
ard) Lonp aney (M. Ha
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