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V 156
LA CHINE
ce qu’on oblerve exaclement ; puis-
qu’on jette tout le fardeau du Gouver-
nement fur ces doaes perlonnages , &
puilqu’on donne lintendence de tout
Ce qui concerne lionbien &fon avan-
cement 51 ces grand hommes , qu’on ap-<
pelle lvfandarim (deft zldire Trefets an
Gouvemeurs des Villes, & cles Provin-
ces,) lelquels ont une certaine lubordi-
nation entre eux qui les dillingue & les
differentie lelon leur qualite, fans que
leur diverlite caufe du delordre au Roy-
aume, ny de la confulion aux alfairesz
dell une chole ruerveilleule de voir que
quoyqu'il y ait quantite de ces Olli-
lcfa ciers, rien ne le fait ny ne fe traitte que
e dans 1: le Roy n'en ait laiconnoillance‘ parle‘
Royaume
ell lceu
du Ito).
moyen des Mcmdarimquiluy efcrivent
jufques aux moindres aflhires, 5 quoy
il relpond commeil le juge '21 propos,
& vous fgaures en paflant que les re-
fponces qu’ilfait &les ordres qu’ildon-
ne font receus avec tant de foflmillion
& dc relpet de toute forte de p‘erl‘on-
nes , qdilstiennentlieu deloix: defor-
te que pas’ un ne pelit s’exemprer d’e-
xecuter ponftuellement 8: an plutoli
(fouspeine de calalliou &de privation
doffice, qui ell le plus grand affront
p qui puille jamais arriver aux Chinois)
les commandernens que le Souverain
Ditflateur leur fait , &’les commillions
qu’il leurdonne. La PolicceRligran-
dc dans ce grand Ellat, qu’il n’y a point‘
de rccoin li cache , ny de lieuli elloi-
gnf: , lequelune fafle fgavoirzlfon Prince
(par le moyen des Mandarin: Calais) les
delleins des ellrangers, &,ce qu’ils tra-
ment contre Ie Royaume , comme aulli
d’informer la Majc-lie taut dela lideli-
tr’: , & de la diligence de les Mmzdozrins
zi bicn faire leur devoir, que deleur
negligence a s’acquiter dignement
,de leurs charges , & aufli de la tyran-
nie & de Yopprefliou qu’ils font foul‘-
frir Vau peuple: ce qui fair que tous
CCUX Fqui font elleves V51 ces fupre-
mes dlgnites n’ontjjamais degard ny 3
‘l’El1at , & une loy fondamentalle de
ILIUSTREE
leurs amis, ny dlcurs parens , pourcc
qui ell de leur devoir; maiss’attachent
tout autant qu’ils peuvent 2: Fe rendre
irreprelienlibles dans leurs lonaions,
& 31 s’acquerir de l’honneur & de la
gloire dans Yexercille de leurs charges
(crainte de ,la punition du blafme
qui les attend,s’ils font autrcment). C e-
la ellantainli ilfaut que vousfgachies Wovqqi
, , . . . deffcndolt
qu une des prmcipalles maxrmes de l’enrrs‘c‘
' du Roy-
. . QUITICIUX
cete Monarchle, ell dc ne lbullrxr pas cgraggcrs
0 CC.
qu’aucun ellranger ait un libre acces c
dans lesterres de cet Empire, 8: denc '
permetrre pas qu'aucune autre nation
quelaleur ypuille faire non leulement
la demeure: mais encore y entrer, &
M y. fe;ourner ‘quelque 70111‘; c'ell; pour.
.quoy , commecc reglement ell li feve-
re, & que les Mmzdmm lbutli occules
& li cjxafts :1 la faire oblcrver, il ne
pouvoit ellre que tres diflicille, pour
ne‘ dire pas‘ toutzifait impollible :3 nos
Peres d’y ayoir dc l’acc<$s 8: d’y entrer
commexls deliroient. En efler, ils eu-
rent bien rant d’obllacles a‘ vaincrc , 8.:
tant de dilliculres 51 funnonrer pour la
Adifpence de cette loy, qu’ils travaille-
‘rent plulieurs annees pour obtenir cet-
te grace, & pour faire que cet ordre fi
regulierement oblerve ne fut plus ll
rigoureux 5: leur elgart , cc qu’ils obtin-
drent enfin apres beaucdup de travaux
&ldepfat1gues; commc vous aves pcu
voir cy dell us , & comme il ell facilledc
remarquer encore dans l'Hf[loiz'e, ale’ [.2
Chine, mile au jour par plulieurs per-
lonnes; fans quoy on n’auroit jamais
pen venxr :1 bout du dellein qu’on avoit
de prelcher l’Evangile 51 cc peuple in-
lidelle , &:‘zcette nation Cnlevclie dans
les tenebres de la gcntilite: que ll cet
obllacle n’eutpas elleleve par une ra- '
Ce lingulxere du ciel(comme il a elle dit)
il y en cut eu d’autres qui zfauroienc
pas efte moins diflicilles :3 furmonter
quelepremierfgavoir celuyd’entendre
& dc parler le langage dupais, qu’on‘
TIC