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.35 V . HISTOIRE
saint Frangois auraient dit qu’il a as crucilie
aussi bienvque Je'sus-Christ, ou de la meme
inaiiiere que Jesus-Christ , comma le P. le Franc
l‘assure dans son inscription, il ne faudrait pas
pour cela le faire gmver eii leitres d'or sur une
table de niabre , ni le faire mettre sur le fron-
tispice d’un portail, pour scandaliser tout le
‘monde et pour y elrc expose iila vue de chacun ,
priuci alement des simples, qui ne sont pas
capzib es de Fexpliquer en ibonue part, quand
meme cela le pourrait c‘tre. . '
Il ne sullit pas, 5 mon avis, que, pardes expli-
calions metaphysiques et des distinctions que la
subiiliie de l’i3cole ainventees , et le plus souvent
sans aucun fondement, ces sortes d’exposiiions
puissent souilrir un bon sens et une explication
favorable, car il n’y aurait presque point de
souises, d’impiet&s , d’lieri’:sies, d’ei-reurs, ni de
blasphemes clans le moizide; qu’on ue pm de-
fendre de ceite, maniere ; mais il faut s’arreier
toujours an sens le plus simple et le plus nature!
doiii les iermes soni susceptibles , et considerer
avant toiites choses si ce sens est propre pour
Yedificziiioii du procliain.
Combien , je vous prie , a-t-on as retcnu, en
quelques sieclcs , pour le culte des images, dc
criiinle que les simples u'en abusassent?.Ceux
qui ont nu peurde connarssance dc Tantiquite
sacree ne le peuvent pas ignorer; ct lc P. le
Franc, qui demeure ii Reims depuis un assez
long term, devrait savoir que.le Concile pro-
vincial qui fut tenu en l’auiiee 1585, a de-
feniiu de pliiccr aucune nouvelle image dans
les ealises sans la permission de Yeveque ou du
gran -vicaire La raison qu’il en apporte,
c’est afin que le peuple n’eu puisse prendre
occasion de scandale (2) on d’erreur. Si le P. le
Franc avait hien medite cette raison et quantite
d'autres de meme force , jamais son inscription
ne lui serait venue dans la pensee, qu'il ne l’ei‘it
e’touiI'ee comme un monstre dessa naissance ,
en sorta qu’il ne se serait jamais avise de la reudre
publique , moins encore de la soutenir comme
ll 16 fait avcc chaleur. Apres cela il ne me reste
plus rien 31 lui dire que ces excellentes paroles
par lesquelles saint Augustin (5) nous avertit ,
tous. taint que nous sommes', de ue pas faire
consister notre piete et notre religion dans nos
fantaisies, arce que lamoinclre verite vaut mieux
que toutes es plus riches imaginations du monde.
Svli Deoilzonar er gloria,‘ x . Tim. 1 , 17.
' (I) Tit. de cult. div. g.‘12.Nullus etiam exemptus
imagines noyas in temple collocare praesumatinposterum
sine Episcopi , vel illius Vicarii lyicentia.
( 2 ) Ne quid plebi scandalo esse possit vel cam in er-
rorem inducere.
(5) Lib. cle Vera Relig. c. 55.Non sit noliis Religio in
phantasiziatibus nosti-is. Melius est enim qualecunque
verum , quain onme quidquid pro arbitrio Iingi potest.
MEMOIRE
Sur la Privilege prdtendii par l’Eve'que d.’0r‘
le'ans, de fkzire grace a’. tous les crimmels
ui se trouvent dans les prisons d’0rle'an:
le jaur de sa premiere entree darts la ville.
Tons ceux viui out voulu etablir le droit des
evcques d’0rleans , de faire grace aux criminels
lors de leur entre'e.en cette ville, u’out pas
allegue seulement le pretendu miracle de saint
Aiguan, dont ils'ont sans doute recpnnu le fabu-
leux ; ils out encore alle'gu'<-'3 ces raisons ivagues
ct generales tirees .de la puissance du ministere
dcs eveques , de leur intercession an res des
magistrats , enlin de la saintete ‘ales asy'es. .
Pour commencerpar ces dernieres raisons qui
ne prouvent rien parce qu’elles prouvent irop , il
est certain que loin que les asyles ct lintcrces-
sion des eveques eussent,aucun pouvoir pour
delivrer les coupables des peines publiques
aiixqiielles la puissance temporelle pouvait les
condaniner, l’1ntei-cession suppose an C011-lX‘E1ll‘e
la seule voie de priere, l'asyle suppose le simple
droii d’empecher qu'un liomme ne soit pris dans
un lieu par celui ui a clroit de le prendre. Ce
n'est donc pas un roit qui residat alors dans la
pcrsonne , mais dans le lieu; et plus il X a
ifexeiiiples d’asyles-ct d‘intercession, plus il y
a de vesti es que Yautorite ecclesiastique n’a pas
cu droit e fairc grace.
Ainsi le huiiieme canon du concile de Sar-
dique , qui parle des intercessions, le premier
canon du concilc d‘Orleans et tam i.l’autres titres
u'on pourrait rapporter sur les asyles , ue pour-
raieut etablir, en taveur dcs eve es d’Orlcans,
le moindre pretexte d‘accorder es graces.‘
Ces intercessions et ces asyles n’out ens fon-
de's que sur les permissions et les defereuces des
uissances seculieres. Ils ne prenaient point
l)curs sources dansaucun droit attache ii cetie
portion du ministere des eveques, qui est de
droit divin , puisque la puissiince seculicre , qui
a Ie droit de punir les coupables ar des peines
lemporclles , vient pareillement e Dieu.
. On douta meme autrefois si ce detaitpasune
irrcligion, d’employer ces intercessions pour
soustraire des coupables a des peines aux uelles
Ie magistrat devait les conclaniner. Maceaonius
en doutait, iquanil apres en avoir ecrit ii saint
Augustin (4) , il en regut la’re'ponse que '8 cite.
Saint Augustin (5) no repond pas en bliimant
Tintercession, mais en la regardant cdmme uu
simple ellet dc la charite des pasteurs. Ce n’cst
clone qu’u-n devoir de cliarite qui orte‘ les
eveques 52 interceder pour les coupablles , dans
la cramte qu’en terminant leur vie par le sup-
plice! la [in de leur vie ne soit pas la fin tie leur
supplice. C’est.cctte'vuc de charite qui fait'dire
a saint Augustin que ce bon ollice derive de in
religion, parce que la charite en estun des effets.
lyoli ergo dulzitarc hoc gjlcium nostrum ex re-
lfgzone descendere. Et c’est aussi ce ui donna
116“ 3! Matedonius de lui repondre qu’il croirait
, (4) Quafidme 7 our ollicii Sacerdotii nostri dicamus,
interveniregro‘ reis, et nisi olotineamus, oifendi, quasi
quad ei"at'o ciipnostri minime re rlemus - .ubi vehemen-
ter Ie dicis ambrgere, uh.-um istu ex religxone descendat.
V- 54: Leu. ancienne edit. 155,’ nouv.
(5 ) Idea $0l'1'lPE‘lll.IIlllI'!.1lll1]al:Ill eneris charitate inter-
Vemre pro reis, ne istam vitazn sic . niant per siipplicium,
in en linita non possint limre siipplicium.