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'de lois qui pronoirgassent la condamnation dc
‘mart centre ceux qui faisaient mourir des bes-
.tianx; desorle que cet arret, en saavantla vie 5
‘ces criminals , n’a point fait cesscir les crimes ‘:
an contraire, il n’:i fait qu’exciter la haine et la
vengeance daus l’esprit desdits Hocque et de
leurs complices contre l’intime' , comme ilsera
expliquci ci-aprcs; et c’cst sur quoi la Cour est
tr‘ s-humblcnicnt supplies de donner son atten-
tion. ‘ . t ' < ‘ '
Elle observera, s’il lui plait, qiie durant tout
Ie toms de leur prison et de l’insti-uction de cc
proces , qui a dim’: huit mois et six jours , il ne
mourut aucuiis besliaux it l’intime; ct qifaussitdt
apie lesclits Hocque frcres; ct lenr socur, eurent
etc mis liors dc la prison , an lien dc s’a1>scntcr,‘
at gnrder leur lian , ils zill'ei'eiit dcs le lendemain
couclier an village dc Chcvry, ii un quart de
lieue de Paci, ciicz le noniine Rude-au-Pain,
leur cousin, oii ils sc rctiricrcnt quelques jours,
et .qu'z'i l’instant il mourut it l'iiiiiiiie un cheval
sous poil rouge‘, de vuleui-dc i5o liv. , par les
memes malefices et empoisonnemeiis : voila le
V premier chef de la nouvelle accusation contre
les appelans. .
Le second est de n‘avoir pas garde leur ban
ct bannissemeiil dc neuf ans , porte par l’arr(‘:t
du 12 mars 1638; et au contrairc dkitrc restes
tlcpuis ce tcms.jnsqu'ii leur emprisonnemeut ,
aux environs dudit Paci. . ‘
Le troisieme est , ne le i5 mai auditan 1688,
ladiie Hocque iille ciaiit venue audit Chevry ,
ils firent motirir une vache it l’intim(': , (le valcui‘
de 45 livres, par les memes malciiices.
Le quatrii-me est, que la fille Hocque ct. son.
jcunc fr‘ere mm retourncs an dit Cbevry , chez ‘
letlit Ilud-au-Pain , le 25 juillet de ladite
annee , oii ils resterent jusqu’au jcudi ngjuillet
qu’ils s’en allerent, il mourut ledit jourjeudi, Si
l'intime': , par le moycn desdits empoisonnemens
et charges, deux brebis; et le lcndemain ven-
dredi, onze autres, et le samedi cu suivant une
nutre : ce qui obligea l’intime d’eiivoyer lc reste
de son troupean c cz son beau - pere , oii ceitc
morialite cesszi anssitol. Tons lcsqiiels fails son:
amplcnient justifies par une information faite in
la requete de l’intim<': , sur laquelle il fut decreie
toutre les appelans le 2 aofil eu suivuni, i688.
Le cinquicnie CllCf‘CS‘l. que lesrlits llocque
ct leur soeur etant revenus an mois d’octobrt;
audit an 1688 , audit Clievr chez le n1<‘:nic
Rude-aii-Pain leur cousin , ilyrnourutle meme
jour it l‘intime un clieval sous poil noir , de
valeur dc quarante e'cus, par la nienic charge ,
sort ct empoisonnement. l ‘
Le sixicmc est, qi1’an mois tl'aoi‘it dernier
l'intime' ayant pris 31 moitie un nouveau trou-
pean , le jeuiie Hocquc et sa soeur , qui
cn eurenl avis , VlnI‘(‘D[ le 25 septcmlire
on suit-ant audit Chevry, cliez lcdit ]'iude-au-
Pain", ct que le lendcmain de leur arrivee ils
iirent mourir de la mt‘-me maniere une brcliis,
et la niiit du mardi an mercreili en suivant ,
deux aiitres ; ce qui obligea l'iittiin<5 de so do.
fairc aussitot de son troupeau, ct le rcnvo cr
an nomme Bourdin , cliez lequel (‘cite morta ite.
ccssa entierement: en sortc que l’ii1timt': a rite
oblige de rcnoncer ii en avoir aucun. '
1;! 10 Sgptlblflc 6515, quc l'intim(5. ayant fail
arreter prisonnicrs lcsdits Hocque , en vertu
du decr(-.t.de prise-dc-corps d(':cen1(g comm
cux , lcdit Etienne llocquc trouva les moyens
VHISTOIRE .:
,':1k.J,-n.:.. .: I
de roni re ses inei.iottes,et.les,iei's qu’il avait
aux iegs, szyprecipita piir les] fenelt1i‘es.l(ln,tse.-C
con etane une tour ans aqua e i e at
prisonnieii ,' do liautcur de quarante-cinq pieds
dans les fosseis du chateau dc Pact? par attentat
a sa vie, et pour <’:viter:le, stgpplice q.ufi‘l sat;
avoir merite. ll ne put toutefois parvciiir a son
dessein , 21 cause de.l’eau qui t5.l211t.‘d2lI1S les [os-
ses;oiiilf.itrcpris.‘ “ K i. p ’
Tous ces nouveaux crimes ]0l1llS [aux im-
pietes, sacrileges , ])I‘0f8Il8lIOIlS’, inaleiices , et
auiresgdont lesdits Hocqne out etc couvaiuuis,
et y ayant la necessite d’nne punition exem-
'plaire pour en arretei‘ le cours dans la province
de Brie , on tous les laboitil'eurs gernisscnt (le-
puis long-tems‘ sous la tyraniiiepdesditsplicrgers ,
qui eii out ruine un nomhre infini, ‘clam; do
notori6u': publique qu’ils ont fart niourir depuis
trois ans pour plus de cent niille ecus dc bes-
tiaux ,‘ sans ce qui n’est pas comm’, et'que le
scul fermier des Chartrenx, nomme Jofgriy , en
perdit il y a trois ans pour quinze niille livres
clans leur ferme de Brie, pour raison (le gnoi
Icilit-l'ei'mier ayant fait fziire le proces it aux
bergers qui l’avaient servi,' ils furent condzinines
aux guleres; 'et ayant trouve par artifice les
m0yens‘(l’en sortir conime pretendus invziliiles ,
ils ne ‘furent pas plutot de retour an pays,
l’annc5e derniere , qu‘ils reconiinencicrent ii fairc
nioiui'irr les bestiaux duilit Joigny , dont les ,
Chartreux ayant pone’: leur plainte au.Roi, il
y eut un ordre expedie par ,nionsieur le mar-
uis de Croissy , secretaire d’Etat,' aux‘ Prevcit
es Marechaux , de les ptendre morts on vifs;
ce qui ne se put executer s’etant iibsentes, et
ne venant que par echappee chez d'autres ber-
‘ gcrs pour >CO!]llDl.IeI".lEUI‘S maleflces ‘: it ces
considerations , dis-je , 'et vu la conviction des-
'diis Hocque , les IllgBS qui ont assiste a leur
jiigement sont oh iges it les ‘ condamncr de
faire amande honorable, it etre ensuite pendus
et etrangles , et leurs corps exposes aux fourches
patibiilaires dudit Paci, prealablemem appliques
it la question ardinaire et extraordinaire, pour
avoir- revelation dd leurs complices, et les,
obliier de declarer en quel lieu sont les char-
ges ’empoisonnenient 5 en outre 5 trois cents
livres de dommziges et intereis envers l’intime,
ct aux depens. 7 p -
De ilaquelle sentence l’intime‘,esp'er.e la'con-
firmation , d autant plus que les premiers Inges
out en cela suivi etse sont coiifornies it la jnris.
prudence d'un rand nombre d’ai'reis, qu’elle
a ci-devant ren us stir sernblahles nialefices ez
enipoisonnemens de bestiaux, dont les an-
cieiis registres de la Cour soiit remplis.
Par uii arret de la Cour, du io ]uin 1551 ,
il parait que Jeanne Marechal fut condamnee
zi etre pendne ct liriilee , pour semblaliles de-
lits at malefices. ‘
Par autre arret du 29 mai 1585 , Silnonne
Rcglnault , poursprcellcrie, fut pendueet bn‘;l(5e.
'1 ar autre arret (In 7 septen1bt'e 1585 , An-
toine Carron , pour sortilege, fut. pcndu et
liriile. ,
Par auire ari't':t dn 14 dutlit mois F
. , ran-
gois Gesseauine fut aussi pendii et brfile pour
meuic crime. ’ ‘ ‘ - s
'1’;-.1" autre arret du i4 aoi‘it i6oi , Nico.-
las Guillaume fut condanine a fairc zimande liu-'
iiorable , cl 5 (Sire pendu ct liiiile. - J
Et par auire arret (in i8 aofit i602 . Jeanne
Rolland. fut condaninee an meme supplice pour
semblables inalelices, sans compter les ziutres
I