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Full Title
Dictionnaire classique des sciences naturelles [v.4] : présentant la définition, l'analyse et l'histoire de tous les-êtres qui composent les trois règnes, leur application générale aux arts, à l'agriculture, à la medicine, à l'èconomie domestique, etc.; résumant les travaux de Buffon, ... / par M. Drapiez
Author
Drapiez, Pierre Auguste Joseph, 1778-1856.
Date Added
10 January 2014
Language
French
Publish Date
1855
Publisher
Bruxelles : Meline, Cans et Ce
Source
Flora, Fauna, and the Human Form
Topic
Natural history > Dictionaries.
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OCR
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l'opinion que Nieremberg avait proposee d‘apres ses
observations et les eerits des anciens. Cependant i1
existe encore des liommes, tels que Targioni Tozetti
ct Ramnesque, qui persistent a regarder les Eponges
comme appartenant au regne vegetal. Spallanzani,
ayant observe dans quelques Eponges un mouvement
de contraction at de dilatation, considere ces especes
senlement comme appartenant au regne animal, et
place toutes les autres parmi les vegetaux.
Donati, en 1750, est le p1e1nier qui ait propose de
diviser les Eponges en plusieurs groupes; il en a fait
quatne genres qu‘il nomme Daclrlospangio, Anc-
mospongio, Spongiodcmllon etSpongio. Turgot, en
17 5l, 3 donne des figures mediocres de plusieurs Epon-
ges sans nomenclature et sans description; de so1te
que son ouvrage est peu utile, si ce n’est pour con-
sulter les figures que Lamarck et d'antres auteurs ont
eu soin de citer.
Guettard, dans la collection de ses OEuvres, a public
deux Memoires sur les Eponges. Le premier renferme
une excellente analyse de tout ce qu’ont dit les auteurs
qui l‘ont precede, ainsi que des generalites sur l'orga-
nisation et les principanx phenomenes que presentent
ces elres singuliers. Le second memoire traite de leur
classification en genres; il en propose sept qu‘il dis-
tingue par les noms d'E‘ponge, Mane, Trage, Pin-
ceau, Agarz‘c, Tongue et Liuzc. Ni les genres, ni
leurs noms ne furcnt adoptes, quoique plusieurs meri-
tassent de l‘etre. Ces deux ltlemoires renferment un
grand nombre de figures, en general tres-fideles et
qu‘il est impossible de ne pas consulter lorsque l‘on
etudie les Eponges. Olivi, dans sa Zoologie Adriatique,
publiee en 1792,110115 a donne des observations du plus
grand interet sur l‘organisation des Eponges; il est le
premier, :1 ce que l‘on croit, qui se soit le plus rappro‘
clle de la V'erite, et ses idees sur ces animaux different
peu de celles des naturalistes modernes. It a place,
a la fin de son ouvrage, deux lettres, la premiEre de
l‘ambassadeur d‘Angleterre, .l. Strange, au president
de la Societe Royale de Londres; la deuxieme dn pere
Vio, et non Vico (comme on l‘imprime quelquefois) a
J. Strange. L‘une et l’autre sont relatives aux Eponges;
elles renferment les details de ce que les zoologistes
avaicnt v11, cn observant 11es Eponges vivantes, leur or-
ganisation et les fonctions de leurs organes. L‘ouvrage
d‘Olivi, leslettres de Strange etdu pereVio, meriteraient
d‘etre plus connus des naturalistes. ll nous paralt cer-
tain que ce dernier a confondu des Alcyons avec des
Eponges, et que son erreur en a fait nailre beaucoup
d‘autres parmi les lwmmes qui preferent tout croire,
plutot que de lire avec redexion les (:crits des anciens.
Les naturalistes anglais, de nos jours, se sont distin-
gues par leurs travanx sur les Eponges, principalement
Montagu, Jameson, Sowerby; its out decrit plusieurs
especes nouvelles de ces Polypiers, trouvees sur les
cdtes des iles Britanniques, dans les ouvrages que pu-
blient les Societes savantes de l’Angleterre. Donavan,
riclie des decouvertes de ses predecesseurs, a donne,
en 1812, dans lc tome second des memoires de la So-
ciete Wernerienne, une excellente monograpbie des
Eponges de la Grande- -,Bretagne rendue encore plus
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interessante par de tres-bonnes figures. 1! s’est egale-
ment occupe de la pliysiologie de ces titres. Ses obser-
vations se rapportent a celles que nous avons faites sur
les memes productions qui n‘appartiennent pas t0u.
jours au genre qui nous occupe. Ramnesque,‘ dans dif.
ferents Memoires, a decrit plusieurs Eponges nouvelles.
ll ne sait trop s ’il doit les regarder comme des animaux
011 bien comme des plantes, parce qu'il n’a jamais v11
les mouvements de contraction et de dilatation dont
parlent les auteurs dans les especes des mers d'Europe
et d’Amerique, qu'il a observees. Blainville, (2111809,
dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, a presente
un tableau complet des principales hypotheses que les
naturalistes ont emises sur les Eponges. ll les :1 analy-
sees avec cette sagacile, cette justesse de jugement qui
1e caracterise. Comparant leurs observations av ec celles
qu i'l a faites lui- meme sur differents points des miles
de France, il adopte l‘l1ypotl1ese la plus probable et la
plus generalement recne sur ces etres singuliers qu1l
nomme Ileleromorplies. Il termine l'article de cl1aque
auteur dont it fait mention par un Synopsis des especes
connues ou nouvelles qu’il a publiEcs, de sorte que le
travail de Blainville, tres-interessant pour les genera-
lites, le dcvient moins pour les especes. Le docteur
Schweigger dans son Manuel des Animanx sans ver-
tebres, publie en 1820,:1 forme une famille des Eponges,
qu’il divise en plusieurs genres, sous les noms de Spon-
g1'lla, Acln'llcmn, Manon, Tragos, Scyphz‘a, Tclhya
et Geodz‘a. Le genre Spongilla est le meme que cclui
de Lamarck et que Lamouroux a nomme Ephydah'a.
Les genres Achillcum et Manon. de Schweigger, ainsi
que le genre Seyphia d‘Ocken‘, ne renferment que des
Eponges. Le genre Tragos ne doit pas elre conserve;
lauleur l‘a fait d‘ apres des iigures ou dcs individus de
quelques Alcyons encromants, si faciles a confondre
avec les Eponges lorsqu ils sont desseclles.
D‘apres les nombreuses observations des naturalistes
qui viennent d‘etre cites, l‘animalite des Eponges peut-
clle etre consideree comme une verite demontree? 011
doit le penser, mais de quelle nature sont les animaux
qui les produisent? quelle est leur forme? quels sont
leurs organes? C'est ce que l‘on ignore, et que l‘on
n’apprendra que lorsqu’un bon observateur ctudiera
ces etres dans les pays'chauds ou les Eponges sont plus
grandes et plus nombreuses que dans les pays froids.
En attendant, il parait necessaire de faire connaitrc
les principaux phenomenes qui ont servi de base a
l‘l1ypotl1ese recue que ces Polypiers appartiennent au
regue animal. Aristote et ses commentateurs ont attri-
bue aux Eponges un mouvement particulier de c011-
traction et de dilatation; on l‘a regarde comme une
preuve de l‘animatite de ces titres. Imperati en parle
dans ses ouvrages, et distingue deux sortes dc mouve-
ments: l’un produit par l‘Eponge clle-meme, et l'autre
dependant de la nature de sa substance. Ellis n'en dit
rien dans son Essaisurles Corallines, ni dans son IliS-
toire des Zoopliytes, publiee par Solander, d‘ap1es scs
manuscrits; ile11fait mention dans son ltie'moire sur
la nature des Eponges, insere dans les Transactions
pliilosoiiliiques, annee 1765, T. LV. - Peron, Lesueur
et Bose out etudie dans leurs voyages, ou pendant leur