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Full Title
Dictionnaire classique des sciences naturelles [v.3] : présentant la définition, l'analyse et l'histoire de tous les-êtres qui composent les trois règnes, leur application générale aux arts, à l'agriculture, à la medicine, à l'èconomie domestique, etc.; résumant les travaux de Buffon, ... / par M. Drapiez
Author
Drapiez, Pierre Auguste Joseph, 1778-1856.
Date Added
10 January 2014
Language
French
Publish Date
1855
Publisher
Bruxelles : Meline, Cans et Ce
Source
Flora, Fauna, and the Human Form
Topic
Natural history > Dictionaries.
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OCR
2-19
C110
loin; elle est principalement due a la decomposition des
animaux qu‘ils out mange-s, decomposition qui est sin-
guliercment acceleree par le venin dont ces animaux
out as impregnes. J’ai remarque que ceux qui avaieut
le veutrc vide, ne transmettaient qu’une bien plus fai-
ble odeur, analogue a celle de la Couleuvre a collier,
et qui est fournie par les glandes voisines dc l‘anus.
Lorsqu‘ils sont morts , ils se decomposent‘eltx-melnes
tres-rapidement, et l’odeur putride que leur corps
exhale est si fetide, qu’il faut un grand courage pour
en approcher, ct qu‘il est presque impossible de les
remuer sans se trouver mal. - Les Serpents a sonnettes
peuvent vivre longtemps; on en cite qui avaient qua-
rante a cinquante sonnettes, c’est-a-dire quarante a
cinquante ans, et huit a dix pieds de long; mais 0n n’a
cependanta cet e'gard que des notions fort confuses.
Dans les pays on il y a un hirer, en Caroline, par exem-
ple, ils se terrent pendant les froids comme les Ser-
pents d‘Europe, tandis qu‘a Cayenne on les trouve
toute l‘annee en activite. e C’est aux (lepens 'de petits
Quadrupedes. tels que les Lievres, les Ecureuils, les
Rats, ele., d‘Oiseaux qui cherchent leurnourrilure sur
la terre et de divers Reptiles, que viventles Serpents a
sonnettes. 115 so tiennent ordinairement contournes en
spirale dans les lieux de’garnis d‘herbes et de bois, le
long des passages habituels des animaux sauvages, sur-
tout dans ceux qui conduisent aux abrcuvoirs : 12) ils
attendent tranquillement que quelque victime sc pre-
sente; des que celIe-ci se trouve a'leur porlee, ils s'e-
lancent sur elle avec la rapidite d'un trait, ct lui ver-
sent leur poison dans les veines. Itarement un animal
surpris par un Serpent a sonnettes cherche-t-il a fuir :
il est comme pen-me de terreur a son aspect, at ya meme,
dit-on, au-devant du triste sort qui l’attend. De cc fait
exagere, decoule naturellement l‘opinion of: Pen est
generalement, en Amerique comme en Europe, qu‘il
suffit qu’un Serpent fixe un Ecureuil ou memeun Oiseau
places sur un arbrc, pour les charmer, c’est-a-dirc les
obiiger a descendre et a venir se faire avaler. Lorsqu’on
met des animaux dans une cage of: i1 y a de ces Ser-
pents, ils sont saisis d'une frayeur morlellc, s’eloignent
le plus qu’ils peuvent de lui, mais ne perdent point
leurs facultcsphysiques : il est, au reste, rare que dans
ce cas, les premiers les acceptent pour nourriture; ils se
laissent ordinairement mourir de faim, lorsqu‘ils sont
reduits en captivite.- Tous les animaux, excepte les
Cochons qui s’en nourrissent, craignent les Serpents a
sonnettes; les Chevaux, et surtout les Cliiens, les even-
tent de loin, etse gardent bien de passer aupres d‘eux.
Bosc dit s'etre amuse plusieurs fois a vouloir violenter
son cheval et son chien pour les diriger vers un de ces
Serpents; mais ils auraient ele plutdt assommes sur la
place que de s’en approcher. lls sont cependant assez
souvent leurs victimes. C‘est principalement dans les
temps orageux et lorsque l’atmosphere est fort char-gee
d'electricite, entin lorsque le temps est lourd et chaud,
qu‘ils sont le plus dangereux. Mais l‘homme en devient
facilement 1e maitre, lorsqu’il peut les apercevoir de
loin et prendrc ses precautions. D‘abord ils ne l‘atta-
quent jamais; en second lieu ils ne sont point craintifs,
se laissent approcher, ct par consequent on peut choisir
CRO
une position avantageuse, et les tuer d‘un seul coup dc
bdlon donne sur l'e'pine du dos. Lorsqu‘ils sont saisis
par la tele, ils ne peuvent, commeles autres Serpents,
relever leur queue et l'eutortiller autour des bras dc
l‘agresseur, et par consequent faire usage de leur force
pour se degager. Ils sont au reste trEs-vivaces. Tyson
en disseEqua un qui ve’cut quelques jours apres qu’on lui
cut arraclie la plupart des visceres et que sa peau eutete
decliiree; ses poumons, qui etaient composes de petites
cellules,‘ et termines par une grande vessie, demeu-
rerent entle's jusqu‘a ce qu’il fdt expire; - Quoique les
plaies que produit un Serpent a sonnettes soient de plus
d’un pouce de large, so morsure, dit‘on, se sent a peine;
mais au bout de quelques secondes, une entlure, accom-
paguee d'elancements, se developpe autour du membre;
bientOt elle gagne tout le corps, et souventau bout de
quelques minutes, l'homme ou l’animal blesse n‘existe
de’ja plus. Les derniers (legres de l'agonie sont extreme-
ment douloureux : on e'prouve une soif devorante qui
redouble si l'on cherche a l‘etancher; la langue sort do
In boucbe et acquiert on volume enorme; un sang noir
coule de toutes les parties du corps, et la gangrene se
montre sur la blessure. Maigre la violence de ces symp-
tt‘nnes etla rapidite des progres du mal, on guerit sou-
Vent de la morsure des Crotales; mais il faut pour cela
que les croclicts n‘aient point pene’ue dans une artere,
et pas trop pres ducou. Bosc croit pouvoii-deduire d’une
observation qui lui est propre, que souvcut (lans cc cas
on meurt aspliyxie par suite de l'eutlure des orgaues
de la respiration; et qu’alors l'operation de la bronclio-
tomie pourrait sauver le malade. - Le poison (les Cro-
tales se conserve sur le tinge, meme apres qu’il a eto’:
mis a la lessive; ct on a dcs fails qui constatentla mort
dc personnes dont les plaies avaient (ms pansees avec cc
tinge. ll se conserve sur la dent del‘animalapres qu‘il
est mort. 0n cite qu’un llomme fut mordu a travers ses
bottcs et mourut. Ces bottes fureut su’ccess‘ivement ven-
dues a deux autres personnesqui moururent egalement,
parce que l'extre’mite d‘un des crochets a venin etait
restee engagee dans le cuir. - 0n emploie commune-
ment contre la morsure des Crotales trois moyens qui
consistent dans la succion et la ligature au-dessus dc
l‘endroit mordu si la chose est possible, dans les causti-
ques et dans les medicaments internes. Ces derniers
viennent ordinairement trop tard et sont d‘un faible
secours dans un eas ou les accidents se succedent avec
une telle promptitude, qu’on cite des exemples oil des
lnommes mordus ont perit en peu de minutes. Les
causliqucs peuvent produire un meilleur etfet d'abord,
maisleuremploi est bien douloureux et peut augmenlel‘
le mal, pour peu que le ravage ait commence. Les chas-
seurs se scrvent de la poudre de leur fusil, allumee sur
la plaie, apres avoir dilate celle-ci an moyen d'une scav
ritication. La succion parait ce qu‘il y a de plus emcace,
mais on trnuve rarement quelqu’un qui veuille prodi-
guer ce secours, dans le prejuge 01‘1 l’on est que le venin
du Crotale est mortel de quelquc maniere qu’il PM“
vienne dans le corps. C’cst unc erreur, et il parait que
. non-seulement le venin des Serpents n‘est dangel‘ellx
qu‘autant que des morsures I'introduiscnt dans la cir-
culation, mais qu’il en est de meme de lous les virus
“mm?
Y